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Fiche de Triniel Vit Creaturae

Triniel Vit CreaturaePrimodial de la Création
Triniel Vit Creaturae

En bref

Messages : 67
Date d'inscription : 03/07/2020
Age : 28
Triniel Vit CreaturaeTout acte de création est d’abord un acte de destruction.
Fiche identitaire
  • Race : Angyal, ethnie Vail
  • Faction : Itaque Occidentis
  • Age Réel : 366 ans
  • Classe sociale : N.A
  • Métier ou occupation : Primordiale de la Création / Hekates
  • Guilde : Ordre de la Haute Connaissance
  • Résidence principale : Pandemonium
  • Titre : Primordial de la Création, Déesse de la Création
  • Inventaire
    Alium Commutationem : Également très simplement nommée " Alium ", qui signifie " différent " dans la langue des Angyals, cet objet fut créé par Triniel lorsque les pouvoirs du Primordial de la Création lui furent conférés, peu après la mise en sommeil de son prédécesseur. Cet objet, comme son nom le laisse supposer, est un outil changeant. Son seul pouvoir magique vient de se capacité à prendre la forme désiré par son détenteur. Et temps que cette personne est capable de manier l'objet, le Alium Commutationem devient un outil puissant. Parfois bâton, parfois épée, lance ou pelle, cet objet permet de comprendre pourquoi les différentes représentations de la Primordial de la Création ne porte pas toujours la même arme.

    Pot de peinture de guerre : Prenant son inspiration dans les peintures de guerre Orc, ce petit pot en métal contient une sorte de pâte bleue foncée qui résiste à l'eau et la transpiration. Triniel s'en sert autant pour maquiller ses yeux que couvrir une partie de son visage, tout dépendant de la situation.

    Cape de voyage : Une cape à l'allure simple, descendant jusqu'aux chevilles. Du même bleu foncé que la peinture de guerre, presque noire, le col et les épaules sont rehaussés de fourrure blanche douce et bien chaude. La cape est fermée par une broche argentée représentant un croissant de lune et un soleil, symboles de la Création.
    PhysiquePartie très courte, avec une possibilité de développer sur les singularités s’il y en a

    • Age apparent : La trentaine
    • Couleur de peau : Très pâle, presque blanche, sous son apparence humaine mais bleue nuit, presque noir, sous sa véritable apparence. Quelques taches dorées, bioluminescentes, font passer sa peau pour un ciel nocturne.
    • Couleur d'yeux : Vairon (un mauve et un vert) sous son apparence humaine, dorés sous sa véritable apparence. Les globes oculaires en eux-mêmes sont noirs et non blanc.
    • Couleur de cheveux : Noir allant vers le blanc sous son apparence humaine, noir avec des mèches dorés sous sa véritable apparence
    • Taille : 190 cm
    • Musculature : Bien développée et très apparente sous son apparence humaine mais plus discrète sous ses véritables traits
    • Accent : Un très léger accent Angyals lorsqu'elle s'exprime en langue commune.
    • Singularités : Beaucoup de cicatrices sous sa véritable apparence. Triniel apparaît également avec des peintures de guerre de temps en temps. Elle porte aussi de nombreux bijoux aux oreilles, sans parler de ses yeux vairons qui sont une vraie singularité. Totalement opposée, sa véritable apparence se veut beaucoup plus douce et délicate.
    Psychologie


    Triniel aime beaucoup les fleurs. Les statues, tableaux et autres éléments d'arts à son effigie la représentent souvent avec des fleurs, soit en bouquet ou disséminées tout autour d'elle

    Un peu trop sûre d'elle, parfois naïve, la jeune Primordial de la Création pourrait passer pour une adolescente à bien des égards. D'humeur changeante et au caractère fort, la jeune femme n'aime pas se laisser marcher sur les pieds mais gagnerait pourtant à se laisser davantage guider par ses pairs plus âgé. Entêtée et téméraire, Triniel se porte au-devant du danger avec une aisance parfois effrayante, prenant sur ses épaules encore frêles la responsabilité du monde. Triniel est extrêmement fière de son statut de Primordial de la Création et du pouvoir qui accompagne ce rôle très important à la bonne marche du monde, mais elle est également très consciente des responsabilités qui sont les siennes et elle exécute ses tâches avec zèle.

    De primes abords, la jeune femme parait froide et renfermée. Elle ne parle guère pour ne rien dire et, dans la mesure du possible, s'évertue à faire des phrases courtes et concises. De plus, afin de protéger son intimité, Triniel parle peu d'elle-même. En revanche, elle peut être très bavarde sur le Primordial de la Création, comme s'il s'agissait de deux personnes bien distinctes à ses yeux. Ainsi, paradoxalement, elle n'hésite pas à mettre son statut divin sur la table - ainsi que son pouvoir sur la vie et la mort de ce qui l'entoure - lorsqu'elle en a l'occasion, se cachant derrière lui comme pour détourner l'attention. De plus, toujours dans le but de maintenir une certaine distance avec ceux qui l'entourent, Triniel joue énormément sur le paraître. Ses vêtements, sa posture ou même ses intonations sont choisies avec soin.

    Mais lorsqu'on parvient à en apprendre un peu plus sur la personne qui se dissimule sous le statut de Primordial de la Création, on découvre une jeune femme bien différente de l'idée première que l'on s'en fait. Triniel est une personne sensible, sincère en amitié et timide en amour. Elle se préoccupe beaucoup des autres en temps normal. Lorsqu'elle en a la capacité, elle n'hésite pas à utiliser ses dons pour venir en aide à son prochain… Et si cela ne suffit pas, elle possède un autre moyen de persuasion en l'Alium Commutationem. Cependant, Triniel ne tue jamais pour le plaisir et tente généralement de passer par d'autres méthodes avant d'en venir à une telle extrémité. En revanche, quiconque s'en prend à sa vie recevra une réponse du même type.

    La vie et la mort sont des notions que Triniel côtoie intimement. Elle en connaît la valeur, sans doute mieux que n'importe quel Angyal, et parvient à comprendre la détresse des mortels face au trépas. En revanche, elle tente de garder une certaine distance par rapport à tout cela. En effet, il serait bien trop tentant d'essayer d'arrêter la mort avec ses pouvoirs de guérison, mais même la Primordial de la Création n'a pas le droit de s'opposer au cycle de la vie décidé par les Créateurs. De plus, si elle se laissait attendrir par les mortels, il lui serait bien trop difficile d'accomplir son devoir, celui de conduire les âmes dans l'au-delà et faire face à la douleur de ceux qui reste derrière. Sans surprise, Triniel ne porte pas une grande partie des Morts-vivants dans son cœur. Seuls les Spectres et parfois les Vampires trouvent plus ou moins grâce à ces yeux, les autres étant généralement la personnification opposée de ce qu'elle-même représente.

    En revanche, concernant les autres races, Triniel est moins prompte à juger. Si, à ses yeux, les Vails sont au-dessus de tous et que les Nordeyn demeurent des rivaux dont elle se méfie, elle se montre curieuse de tout ce qui l'entoure. Elle s'est ainsi découvert une inconvenance dès qu'elle met le pied sur un bateau et ne sait d'ailleurs pas nager. Elle n'est pas non plus très à l'aise sur le dos d'une monture et préfère éviter d'y avoir recours.
    Les cultures, les croyances et l'art l'intéressent et la jeune Primordial préfère découvrir avant de juger. L'art sous toutes ses formes tient d'ailleurs une place importante dans le cœur de la Primordial, qui se plaît à prendre le temps d'écouter et admirer différentes œuvres. Grâce à l'art, Triniel peut en apprendre un peu plus sur une personne, une ethnie ou même une race. Elle-même à un goût prononcé pour la musique - elle joue d'ailleurs de plusieurs instruments, dont la lyre - ou les arrangements floraux. Se battre à l'épée est également une forme d'art affectionné par la jeune femme, qui entretient régulièrement son apparence physique par ce biais.

    En effet, Triniel a toujours pris soin de se maintenir à un certain niveau de capacité physique et martiale. Autrefois entraînée par les Orcs, sa façon de combattre n'est pas des plus élégante, mais a prouvé son efficacité. Elle s'entraîne d'autant plus aujourd'hui, y compris avec sa magie, depuis la fin de la guerre. Déesse ou non, le conflit contre les Morts-vivants à laissé des traces chez la Primordial de la Création. Celle-ci s'inquiète naturellement d'une recrudescence des non-morts et d'une éventuelle nouvelle guerre.


     
    Histoire





    Éclosion


    L'an 9640 de l'ère du Chaos était une année calme. Après des siècles de développement et d'échange, Cor'Dei semblait ralentir. Les navires traversant les mers étaient beaucoup moins nombreux qu'auparavant. Shaiya, territoire demeuré sauvage et libre au cours des millénaires, recevait peu de visiteurs. C'était une époque prospère pour les peuples libres, qui se renforçaient par leur nombre croissant.

    Dans une haute tour de Pandemonium, un soir d'été, la Primordial de la Création vivait un dur labeur, car même les dieux peuvent souffrir. À ses côtés se tenait un unique Vail de sexe masculin : le père de l'enfant à naître. Dieux aux yeux du monde, Lumiel et Nezekan devinrent parents ce soir-là. Ils se connaissent depuis des siècles et des siècles, se rapprochant une année et s'éloignant la suivante. Les Vails étaient ainsi, insaisissable et tempétueux. Mais une véritable tendresse les liait et Triniel, leur fille, en était la preuve.

    La notion de couple étant très abstraite pour les Vails, la mère de Triniel connue une grossesse à la foi solitaire et entourée. En effet, bien que Primordial de la Création elle-même, Lumiel vivait seule et s'occupait d'elle seule, la société Vail n'étant pas portée sur des notions comme celle de famille. Mais, à côté de cela, la naissance prochaine d'un nouvel Angyal était un événement fédérateur, la fertilité des dieux n'étant guère celle des humains ou des orcs. À sa naissance, Triniel fut donc évidement élevé par sa mère, mais également par l'ensemble du peuple Vail qui veillait à son bien être, comme à celui de chaque nouveau-né. Si sa mère s'occupait de ses besoins primaires lorsqu'elle était enfant, d'autres individus se chargeaient de lui apprendre à marcher, à parler, à compter et même à voler. Cette éducation très ordinaire pour un Vail permis à Triniel de développer un sens du groupe très important, voyant en chaque individu, en quelque sorte, un frère ou une sœur.

    Ne portant que son prénom, Triniel prit un petit bout de chaque individu qui croisa son chemin et qui lui apprit quelque chose, se forgeant peu à peu une personnalité propre. Elle était timide et, paradoxalement, n'avait pas sa langue dans sa poche, surtout lorsque quelque chose lui tenait à cœur. Elle avait quelque chose de canaille et ne manquait pas de faire les quatre-cents coups avec d'autres enfants.

    En devenant une adolescente, puis une jeune fille, Triniel parvint à s'affermir et faire abstraction du regard des autres. Sa timidité s'envola au profit d'une grande curiosité et, bien qu'un peu naïve et parfois trop sure d'elle, la future Primodial de la Création devint une jeune femme très capable. Naturellement, elle avait développé une affinité avec la magie de la Création dont elle serait un jour dépositaire. À côté de cela, elle avait également appris à se défendre dans le but de parcourir, un jour, le monde qui s'étendait à ses pieds.




    Croissance


    Les premiers pas de Triniel en dehors du monde Vail se firent au pied des montagnes noires de Shaiya. Solitaire, la jeune femme avait décidé de voyager seule et de commencer son périple par les terres des Voltaïs. Sous une apparence humaine, celle la même qu'elle revêt encore aujourd'hui, la jeune femme se rendit à Khiva-du-bout-du-monde, sachant apprécier les plaines dorées de Djaghataï qui étaient un réel dépaysement pour elle. Ben entendu, le monde des mortels n'arrivait pas à la cheville de la beauté divine de Pandaemonium, mais après avoir vécu près de cent ans sans avoir quitté Gladio Caelum et Dente Caelum, le changement en valait la peine.

    Sans cacher son ascendance divine mais sans la surexposer pour autant, Triniel demeura auprès des Voltaïs pendant une demi-année, apprenant à apprécier la simplicité de leur vie, leurs coutumes et leur langage. L'apprentissage de la langue des hommes, bien qu'elle en avait déjà quelques notions, fut sans doute le plus difficile pour la future Primordial. Ce dialecte, différent du sien tout en ayant une base commune, lui donna du fil à retordre et de nombreux mal de crâne. Et malgré tous ses efforts, Triniel fut bien incapable de se débarrasser de son fort accent Angyal, bien que celui-ci s'amenuisa avec le temps.

    Chez les Voltaïs, Triniel fit également l'expérience des premiers émois. Cela la troubla énormément au début, car la jeune femme se trouvait bien stupide en présence de cette personne qui lui plaisait beaucoup trop. De plus, la notion de couple étant une chose complètement abstraite pour elle, la jeune Vail eut bien des difficultés à comprendre ce que signifiait être avec quelqu'un. En vérité, elle n'y parvint jamais. Mais, de cette rencontre à la fois heureuse et malheureuse, Triniel tira de nombreux enseignements. Elle se découvrit également une aversion pour l'équitation malgré tous ses efforts pour grimper sur le dos d'un cheval. Les dieux valaient mieux que cela.,

    Son séjour à Khiva-du-bout-du-monde prit fin avec la mort de l'un des plus anciens Voltaïs de la horde. La disparition de ce dernier était un concept que la Vail n'arrivait pas à saisir. Alors que tout le monde était en deuil, Triniel n'arrivait tout simplement pas à s'associer à leur douleur malgré l'amitié qui l'avait lié au défunt. Le concept même de la mort, d'une disparition définitive, n'arrivait pas à l'émouvoir. C'était quelque chose de trop étranger, trop différent de sa conception de l'existence. De plus, elle n'ignorait pas qu'un au-delà existait bel et bien et que le défunt y mènerait une seconde vie. Alors, ce qui devait arriver, arriva. Ses mots furent déplacés malgré toute sa bonne volonté et la Horde lui demanda de partir sous les plus brefs délais.

    Si Triniel peinait à comprendre le concept de la mort, être chassée et devoir se séparer de ces êtres chers qu'elle côtoyait depuis des mois lui laissa une sensation de vide dans la poitrine, surtout en sachant cette séparation pleine de colère et de rancœur. En survolant, seule, les prairies de Djaghataï, la jeune femme laissa libre cours à sa tristesse et confia ses nombreuses larmes à la lune. Au moins, s'était-elle dit en séchant finalement ses pleurs, elle comprenait un peu mieux.

    Tout en se promettant de ne pas se lier aux autres inutilement, Triniel se dirigea vers l'ouest du continent de Shaiya, vers les terre de Pao. Les Orcs, descendant des Vails, étaient des êtres fascinants qui vouaient un amour inconditionnel aux combats mais dans les mœurs étaient bien plus profond encore. Ces rites, Triniel était curieuse de les découvrir de ses propres yeux.

    Son arrivée chez les peaux-vertes se fit naturellement remarquée et elle fut bien accueillie. Les Orcs n'avaient pas la réputation d'être des personnes très hospitalières, mais Triniel découvrit le contraire en trouvant rapidement une place parmi eux. Elle n'avait pas rencontré la plus grande des tribus, mais cela ne lui importait que peu. Au contraire, le petit clan, nommé Tumnoch, où elle demeura cinq ans devint comme une famille, bien que ce terme était un peu flou pour l'angyal. Cette immersion dans cette culture très différente commença par l'apprentissage martial. Triniel se ventait de savoir se défendre, mais les Orcs - après avoir longuement rit d'elle - lui apprirent à se battre comme une vraie guerrière. Le clan lui offrit même, au terme de son apprentissage, une épée. C'était une lame que Triniel devait manier à deux mains, mais qui lui plaisait beaucoup. Grâce à sa musculature nouvellement développée, elle était parfaitement capable de s'en servir, bien que son style de combat n'avait rien d'élégant. Mais bon, seul le résultat final comptait.
    Après l'apprentissage martial, le premier langage des Orcs, vint l'apprentissage de leur langue et de leurs coutumes. Cela renforça les liens de la future Primordial avec le clan, qui l'intégra en son sein officiellement à ce moment-là. La prononciation de l'Orcish n'était pas du tout la force de Triniel, au contraire, mais au moins était-elle capable de comprendre parfaitement une conversation ordinaire.

    Ce furent également les Orcs qui lui apprirent à chasser, notamment à la lance. Les trappeurs lui enseignèrent aussi à pister une proie et à se méfier des dangers de Shaiya, que ce soit de sa faune ou de sa flore.

    Âgée de cent onze ans, Triniel annonça son départ. Cela fait dix ans qu'elle vivait avec les Orcs et il lui tardait de découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles personnes. Lorsqu'elle quitta le clan, ce fut le cœur lourd. Elle était triste de quitter ses amis, mais également heureuse de partir à la découverte de Cor'Dei. Et cette fois-ci, ses ailes allaient la mener beaucoup plus loin.

    Lorsque Triniel arriva sur la plage Est de Pao, elle prit de longues secondes pour admirer l'horizon. C'était la première fois de son existence qu'elle se trouvait si proche de la mer et cette étendue aqueuse l'intimidait. Qu'allait-elle trouver de l'autre côté ? Toutefois, poussée par sa curiosité, la jeune angyal retira ses bottes et remonta son pantalon sur ses chevilles. En marchant pour la première fois sur le sable, elle en trouva la texture agréable. C'était frais et légèrement humide, se dit-elle en s'arrêtant au bord de l'eau. Une première vague vint lécher ses orteils, puis une seconde. C'était frais et légèrement piquant, le sel se dit-elle, les Orcs lui en avait parlé.

    Lorsqu'elle commença à avoir froid, elle remonta sur la plage et s'assit dans le sable, nettoyant ses pieds de ce dernier tout en observant l'horizon. Par où devait-elle aller ? L'Est ? Ou plus au Nord ? Elle savait que le continent de Kadath se trouvait non loin, mais elle était davantage curieuse de ceux de Varda et d'Acadhia, beaucoup plus au nord.

    Ce fut donc le Nord qui gagna la partie. Après avoir remis ses bottes, l'angyal prit son envol vers le nord-est.




    Découverte


    Traverser l'océan fut plus laborieux qu'elle l'imaginait. En s'éloignant de Shaiya, Triniel sentit également s'éloigner le nœud tellurique de Pandemonium. Au milieu de l'océan, le manque failli la faire se crasher à la surface de l'eau. C'était la première fois qu'elle ressentait réellement le manque d'énergie tellurique, un principe qu'elle avait uniquement vu sur parchemin avant ce jour. Seule la peur de se noyer permis à la jeune femme de poursuivre sa route, mais elle bifurqua vers le plein nord à mi-chemin lorsqu'elle sentit l'énergie de Tir-Na-Beo chatouiller ses sens.

    Son arrivée sur le continent de Varda fut une véritable libération pour l'angyal. Allongée sur le sable face aux falaises de Tir-Na-Beo, Triniel prit de longues minutes pour se remettre de toutes ses émotions tandis qu'elle laissait l'énergie tellurique emplir son être. Ici, lui semblait-il, l'air était un peu plus frais et les odeurs tellement différentes… En se redressant puis en se tournant vers l'intérieur des terres, la jeune femme se remémora ce qu'elle avait apprise sur ces terres et sur le peuple qui l'occupait : les Alfes Verdants. L'Angyal n'en avait jamais vu de ses propres yeux, si ce n'était une peinture ou un dessin sur l'un ou l'autre des parchemins qu'on lui avait fait lire dans sa jeunesse.

    Se remettant sur ses jambes, Triniel fut en haut de la falaise en un battement d'aile. Il s'offrait désormais à elle un bois puis, plus à l'ouest, des habitations. En prenant un peu plus de hauteur encore, l'angyal aperçu la haute silhouette d'une forteresse et, avancés sur la mer, ce qui semblait être des pontons de bois. Ce fut naturellement dans cette direction qu'elle s'élança.

    Ce qu'elle avait vu de loin était en fait le port-forteresse de Caer Iâdh. En s'approchant, Triniel fut surprise par l'agitation qui y régnait. Pandemonium était définitivement plus calme et les Orcs, bien que bruyants, étaient moins nombreux. Il y avait une telle concentration de vie ici ! La futur Primordial de la Création ne pouvait qu'aimer cela, tandis qu'elle déambulait pour la première fois dans une ville peuplait d'Alfes, mais aussi d'Humains, de Vanes et sûrement d'Angyals… Naïvement, il lui arriva bien des péripéties. Le deuxième jour, on lui vola sa maigre bourse - les Vails faisant du troc avant tout, elle n'avait que peu d'or - et la jeune femme fut contrainte de travailler pour s'offrir de quoi manger et dormir convenablement. Cela aurait pu énerver la déesse, mais si celle-ci voyageait, c'était bien pour découvrir de nouveaux lieux, races et mœurs. Se salir les mains ne la dérangeait donc pas. En revanche, l'affront ne demeura pas impuni, bien au contraire. Le jeune voleur fut retrouvé à la nuit tombée, dans une auberge, et lorsqu'il en sortit passablement éméché, Triniel l'attrapa par le bras et s'envola brusquement dans la nuit noire. On entendit ses hurlements, bien sûr, mais l'obscurité ne permit pas aux habitants de voir la scène qui se déroulait à des centaines de mètres au-dessus de leur tête. Face au vrai visage de la Déesse, le voleur hurla tout son soûl, prit d'une peur effroyable face au visage cornue que la lune lui révélait dans une lueur blafarde. La peur panique que Triniel insuffla chez l'homme fit battre son cœur à la chamade, tandis qu'elle dérivait doucement au-dessus du port. Ce pouvoir qu'elle avait sur lui était grisant.

    - Tu ne voleras plus jamais, prononça-t-elle d'une voix grave parée d'un accent exotique que le voleur ne su reconnaître.

    La déesse relâcha ensuite sa prise sur les bras de l'homme, qui hurla avant de s'enfoncer dans l'eau du port. Manquant de se noyer sous le regard canaille de Triniel, il fut heureusement repêché part ses semblables. Cet épisode fut le seul, mais on entendit beaucoup parler de cet homme et de cette histoire. Son récit fit beaucoup de remous dans la ville tandis qu'une partie de la population pensait simplement que l'homme ivre c'était jeté à la mer. Pour sa part, Triniel se fit un peu plus discrète et, surtout, plus vigilante.

    Elle quitta Caer Iâdh peu après. Payée pour assurer la sécurité d'une caravane marchande qui remontait vers le nord - elle s'était faite mercenaire depuis la perte de sa bourse -  il s'agissait d'une occasion en or à ne pas manquer. Dédaignant le cheval qu'on lui proposait, son expérience chez les Voltaïs lui ayant suffi, Triniel préféra prendre place sur le charriot, à la gauche de son cocher. C'était un homme bavard qui lui raconta tout un tas d'histoire sur le pays qu'ils traversaient, mais également sur les lieux qu'il avait lui-même visités.

    Un soir, assit près du feu, l'homme lui fit lever le nez vers le ciel.

    - Voyez-vous ces lueurs, à l'ouest, derrière les nuages ? Il s'agit de Sanctum, la cité des dieux…

    Effectivement, Triniel pouvait les voir. Cela la fit distraitement sourire. Les Nordeyn se complaisaient dans leur cité, dominant les êtres inférieurs sans jamais daigner les approcher.

    - Vous devriez voyager jusqu'à Shaiya, un jour. Les lumières de Pandemonium sont fabuleuses… et accessibles, répondit Triniel non sans rancœur.

    Le ton employé interpella forcément le vieil homme, mais avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, une flèche se planta à ses pieds. Surprit, il fut rapidement sur ses jambes, tout comme la jeune Angyal. Ils furent malheureusement bien incapables de repérer leurs assaillants qui, à la faveur de l'obscurité, firent rapidement plusieurs victimes. L'homme prit lui-même une flèche dans le genou tandis qu'une autre touchait Triniel à l'épaule. À quatre pattes dans l'herbe humide, la douleur lancinante fit couler quelques larmes de rages sur le visage de l'angyal. Le combat qui se déroulait juste à côté d'elle n'était qu'un bruit de fond alors qu'elle sentait la colère s'emparer peu à peu de tout son être. Lorsqu'elle se redressa, la flèche encore plantée dans l'épaule, elle hurla. Elle hurla si fort, enragée, que les assaillants se tournèrent tous vers elle.

    Levant une main, l'angyal appela à elle les énergies telluriques et lança un sort de protection sur ses alliés encore en vie, les protégeant derrière un bouclier doré. De son autre main, elle commanda à la terre et prit le contrôle de la gravité. Tous les assaillants s'écrasèrent contre l'herbe, comme attirés par les profondeurs d'un monde qui voulait les dévorer. Triniel aurait pu s'arrêter là, mais son orgueil lui commandait d'anéantir les mortels qui avaient osé la blesser. Leurs corps immobiles se brisèrent donc sur la terre qui les attirait inexorablement, certain s'enfonçant à moitié dans l'herbe, les bras tendu vers le ciel nocturne dans l'espoir de s'extirper de ce piège mortel. Hélas, ce ne fut pas le cas. Il n'y eut aucun survivant.

    Lorsque le calme revint, la nature même semblait s'être arrêtée face à ce massacre. Fatiguée, le sang noir s'écoulant de sa blessure, Triniel tomba à genoux. Elle fut rapidement soutenue par deux paires de bras, qui la soulevèrent sans effort et l'allongèrent à l'arrière du chariot, qu'elle sentit rapidement bouger. Pas question de rester dans les parages, en effet. Les quelques jours de voyages restant furent calmes. Personne n'évoqua le massacre perpétré par Triniel, qui se remit rapidement de sa blessure, mais celle-ci se rendit compte que la puissance qu'elle avait déchaînée effrayait ses compagnons. La magie n'était pas monnaie courante pour le commun des mortels, c'était donc compréhensible.

    Un étrange bourdonnement éveilla l'angyal à son arrivée au pied de la capitale verdante. Jusqu'alors assoupie dans le charriot, l'épaule bandée, Triniel leva un regard encore hagard vers le ciel. L'arbre-dragon était immense et sa conscience effleurait celle de la future déesse de la création, curieuse de la découvrir. Sa mission accomplie, on remit à la jeune femme une belle récompense, puis celle-ci suivit le flot des voyageurs, sa cape voletant doucement derrière elle. Les poils de ses bras se hérissaient tandis qu'elle gravissait les innombrables marches qui menaient à Llaelwynn. Sa main ne cessait d'effleurer le tronc de l'arbre, palpant doucement cette antique puissance qu'elle sentait vibrer sous ses doigts. Toutes ces sensations étaient nouvelles et déconcertantes pour Triniel, mais son insatiable curiosité la poussa à passer plusieurs jours près de l'Arbre Dragon, qu'une partie des Alfes Verdant confondait avec sa propre mère.

    Il se passa près d'un demi-siècle sans que Triniel ne retourne chez elle. Après Llaelwynn, la jeune angyal se dirigea vers le nord. Elle évita les montagnes des Hauts-Alfes et préféra la forêt des Vanes, où elle mena son existence simplement. Lorsqu'elle en eut assez vue, ses ailes la conduit vers le sud et la première grande ville des Humains, Serrès. De toutes les races, les hommes étaient, aux yeux de la future Primordiale, les plus compliqués à comprendre. Ils étaient doués de tant de contradiction pour une seule et même race ! Ainsi, sans vraiment le souhaiter, bien que cela l'amusait beaucoup, Triniel fut rapidement empêtrée dans un scandale politique et religieux qui manqua de faire perdre la tête à plusieurs personnes.

    Après cela, la jeune femme tenta de faire moins de vague, mais son orgueil ne l'aidait pas vraiment en ce sens. Les Humains d'Acadhia avaient tous un fâcheux problème avec la femme, trop souvent reléguée au rôle d'épouse et de mère de famille. De nombreuses fois, Triniel ne fut guère prise au sérieux, voir carrément insultée et rabaissée… et de nombreuses fois, elle fit amèrement regretter aux mortels de s'être moqués d'elle. Son comportement allait à l'encontre des conventions humaines et provoqua de nombreux remous au fil du temps. Elle inspira de nombreuses femmes et jeune fille, qui prirent en main leur destin et se forgea une solide réputation de guerrière et de fauteuse de trouble.

    L'une de ces jeunes femmes se nommait Anya. Celle-ci était originaire de Kadath comme en témoignait son teint sombre. Anya était une femme de caractère, maître d'armes sur ses terres d'origine et mercenaire sur celles d'Acadhia. L'amitié qui lia les deux femmes fut aussi soudaine qu'inatendue. Elles voyagèrent plusieurs années ensemble, devenant presque des sœurs, un concept qui n'était pas si étrangé à la future Primordiale.

    Anya fut également la première personne face à qui Triniel dévoila volontairement son vrai visage et son ascendance divine. Leur relation, de part cette révélation, prit alors un tournant étrange. En effet, face à cette confession, Anya ne savait plus comment se comporter. Devait-elle rester si familière ? Ou, au contraire, témoigner plus de respect ? Triniel tenta, bien évidemment, de la rassurer… Mais ce ne fut pas suffisant. Leur relation se dégrada et Anya décida, finalement, de s'en aller de son côté. Ce départ brisa quelque chose en la future Primordiale, qui n'avait jamais vécu de rejet avant ce jour. Jusqu'alors habituée à être seule et aimant cela, Triniel se retrouva désemparée face aux sentiments inconnus qui l'assaillaient de toute part.




    Renaissance


    Voyageant seule, Triniel traversa la région d'Elwyer, puis l'océan ombreux, jusqu'à se poser sur l'île de Myrrh. Cet endroit était une véritable curiosité dans cette partie si sombre de Cor'Dei. La future Primordiale pensa même y découvrir sa mère, tant ce lieu était vivant par rapport à l'océan qui l'entourait. Cela en était déroutant. Féroé, l'unique ville, était à l'image de l'île, grouillante de vie sauf quand le soleil se faisait trop chaud et l'air trop sec.

    Un soir, Triniel profitait de la fraîcheur nouvelle de l'air et de l'eau limpide de l'unique fleuve qui traversait l'île. Elle avait trouvé un coin tranquille, loin de l'agitation, et s'y reposait sous ses véritables traits, ses ailes étendues de part et d'autre de son corps quasi-nu. Elle venait de se laver dans l'eau claire et se laissait tranquillement sécher alors que le soleil déclinait à l'horizon.

    Soudain, une présence fit se redresser la jeune femme, dont l'aile vint couvrir le corps si peu habillé.

    - Lu-lumiel ? S'étonna la jeune angyal, les yeux écarquillés par la surprise.

    Si sa mémoire ne la trahissait pas, Triniel se trouvait bel et bien face à sa mère. Elles ne s'étaient pas revues depuis si longtemps, mais Lumiel n'avait pas changé. La même peau sombre, les mêmes cheveux noirs, les mêmes traits et cette double paire de cornes dont sa fille avait hérité, tout comme le reste d'ailleurs. Celle-ci se redressa pour faire face à sa génitrice, qui la rejoint d'un pas léger sur son rocher. Les Vails n'avaient pas de famille, mais en formaient une seule et grande. Triniel avait toujours eu un lien spécial avec sa mère. Toutefois, la retrouver ici était une vraie surprise.

    - Que fais tu ici ? S'enquit la future Primordiale
    - Me croirais tu si je disais être là parce que je te cherchais ? Rétorqua Lumiel avec un brin d'amusement dans la voix. Vois-tu, moi aussi, autrefois, j'ai été attiré par cette île. Je m'attendais à ce que tu t'y rende un jour, comme nous l'avons tous fait par le passé.
    - Tu veux dire qu'il était… prévu que je vienne ? Demanda Triniel, un peu perdue.
    - En quelque sorte. Asseyons nous, nous devons parler.

    Sur ce rocher, sur cette île si loin de chez elle, Triniel écouta attentivement sa mère. Celle-ci lui révéla que tous les Primordials de la Création, y compris elle-même, était un jour venu ici. Tous avaient rejoint, en leur temps, l'Ordre de la Haute Connaissance.

    - Je n'en ai jamais entendu parler.
    - Ce n'est pas surprenant. L'Ordre n'est pas connu dans l'ouest et c'est une information que nous n'avons pas jugé nécessaire de partager.
    - Et tu veux que je me joigne à cet ordre ?
    - En effet, soupira Lumiel. Triniel… Je sens que la fin approche pour moi, révéla doucement la Primordiale. Cela fait déjà quelques années que je sens la folie me guetter. C'est un combat de tous les jours, après une si longue existence, que de garder mon esprit alerte et entier. J'ai connu tant de régénérations…
    - Qu-que veux tu dire ? Je ne comprend pas…

    Lumiel sourit et passa doucement une main affectueuse dans les cheveux de sa fille.

    - Ce que je veux dire, c'est que mon temps est révolu et que ta nouvelle vie doit commencer. Tu es née pour prendre ma place, Triniel, comme j'ai pris celle de mon père avant moi. Je veux te donner ce flambeau avant d'être incapable de le faire moi-même, tu comprends ?

    Triniel avait soudainement cette sensation de n'être qu'une enfant. Et c'était le cas, en vérité. Sa mère avait vécue plusieurs millénaires alors que elle-même n'avait même pas deux siècles d'existence !

    - C'est absurde, je ne peux pas. Je suis trop jeune, je -
    - J'ai confiance en toi, coupa Lumiel. Les Vails ne connaissent pas le principe de la famille qui est si cher au mortel… mais, nous, Primordiaux, avons connaissance de la filiation, de l'héritage. Je t'ai appris ce que tu devais savoir, lorsque tu étais plus jeune. Le reste est en toi. Ce pouvoir est en toi, il l'a toujours était.

    Tendrement, Lumiel entoura le corps de sa fille. Ses ailes se refermèrent autour d'elle, les enfermant dans un cocon protecteur. Il y faisait chaud et Triniel se laissa doucement aller contre l'épaule de sa génitrice.

    - Tu autem Triniel Creationis. Tu mortis et vitae poculo propinat. Non ego te comitabor copulare te ad nos, et semini tuo post hanc facem.

    Une étrange sensation s'empara de la jeune angyal à mesure que sa mère prononçait ces mots. Cette chaleur irradiait du corps de Lumiel et se propagea doucement dans le corps de Triniel, d'abord au niveau des doigts, des bras, puis au reste de son être. La chaleur se logea finalement au creux de son coeur tandis que la jeune femme sentait sa magie enfler. Un fourmillement agréable vint également chatouiller les doigts de la jeune et nouvelle Primordiale.

    - Mon unique conseil sera le suivant : suis ton instinct. Tu connais déjà tes nouveaux pouvoirs, laisse toi guider par eux.

    L'air hagard, Triniel sentait effectivement un étrange fourmillement au niveau de sa nuque. Cette sensation, sa mère lui avait expliqué ressentir exactement la même autrefois. C'était l'Appel de la Mort, cette prière en angyalis que les mortels récitaient pour l'appeler afin qu'elle fasse traverser les âmes des défunts dans l'au-delà.

    - Mon instinct me murmure de laisser ma magie agir…

    Un sourire de Lumiel conforta la jeune femme, qui ferma les yeux et laissa son nouveau pouvoir s'échapper lentement d'elle. Ce soir-là, Triniel accompagna sa première âme aux portes de l'après-vie.

    Devenue Primordiale de la Création, Lumiel introduisit également sa fille aux membres de l'Ordre de la Haute Connaissance. Ces derniers l'accueillirent chaleureusement, conscient que la jeune angyal venait tout juste d'accepter ses nouveaux pouvoirs. Peu de temps après, Lumiel quitta Myrrh pour Pandemonium, où elle s'endormirait pour toujours. Restée sur l'île, Triniel entreprit de comprendre l'étendue de ses nouvelles capacités et d'apprendre à son servir. En cela, elle fut aidée par l'un des membres de l'ordre, un dragon nommé Syllxeraen. C'était un ami de sa mère, âgé de plusieurs millénaires, qui avait côtoyé Lumiel assez longtemps pour parfaitement connaître l'étendue des pouvoirs de la jeune Primordiale.

    Quelques mois plus tard, la route de Triniel croisa celle d'une vieille connaissance. Anya, cette humaine qui lui avait brisé le cœur, fut conduite devant la jeune Primordiale. Blessée après une chute de plusieurs mètres, la mortelle était en piteux état. Sa jambe droite était brisée en une fracture ouverte et une pierre pointue s'était logée dans son ventre. Celle-ci s'y trouvait toujours, car la retirer aurait signé l'arrêt de mort de l'humaine.

    Laissée aux bons soins de la Primordiale, celle-ci se demanda pourtant si elle devait la sauver. Anya lui avait fait beaucoup de mal alors qu'elle lui faisait confiance et l'idée de se venger était savoureuse. Posséder ainsi le pouvoir de vie ou de mort sur son ancienne amie était grisant. Pendant un long moment, donc, Triniel songea réellement à ne pas lui venir en aide. Mais plus le temps passait, plus l'état d'Anya empirait et ce fut Syllxeraen, armé de bons conseils et de persuasion, qui convainquit Triniel d'agir, arguant que si elle laissait Anya mourir, elle allait le regretter toute sa vie. Ainsi, la vie l'emporta et l'humaine fut rapidement remise sur pied. Lorsque Triniel eut terminé ses soins, c'était même comme s'il ne s'était rien passé.

    Quittant rapidement le chevet de son ancienne amie, la jeune angyal s'isola. Elle prenait peu à peu conscience de ses responsabilités. Elle avait effectivement le contrôle de la vie et de la mort, mais elle ne pouvait pas se laisser influencer par la vengeance. Elle ne devait pas. Perdue dans ses pensées, Triniel n'entendait pas quelqu'un s'approcher. Elle fut donc fortement surprise lorsqu'elle fut rappelée à la réalité par un raclement de gorge gêné. Tournant aussitôt un visage las vers le bruit, prête à rabrouer la personne qui osait la déranger, son agacement s'envola lorsque son regard vairon croisa celui, bleu turquoise, d'Anya.

    - J-je… excuse moi de te déranger… Ils m'ont dit que c'est toi qui m'a sauvé… alors… merci.

    Des remerciements bien maladroits, mais qui semblaient sincères. Ne sachant que faire, partagée entre la colère et la joie de revoir la jeune femme, Triniel préféra jouer la carte de l'indifférence. Elle se redressa, ses ailes entourant son corps tendu, et offrit un regard dur à la rescapée.

    - Ne me remercie pas. Je suis le Primordial de la Création, c'est mon devoir.

    Sans attendre, Triniel se détourna, ouvrit grand ses ailes et, d'un battement puissant, s'éloigna.

    Anya demeura plusieurs semaines à Féroé, cherchant par tous les moyens de capter l'attention de la Primordiale, avec qui elle voulait une vraie discussion. Pendant longtemps, Triniel joua la carte de la déesse que rien ne touchait, mais elle avait connue la jeune femme avant de le devenir… et Anya savait qui elle était vraiment. Alors, un soir, après plusieurs mois passés à l'ignorer, Triniel consentit enfin à lui parler. Ce fut une longue discussion, ponctuée de larmes, de cris parfois, mais aussi de sourires. Lorsqu'elles se quittèrent au milieu de la nuit, elles se promirent de se donner une nouvelle chance. Cette chance ne fut pas gâchée. Leur relation amicale évolua au fil des années vers quelques choses de plus profond dont elles profitèrent longuement.

    Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin. Un jour, Triniel offrit une longue vie à Anya, usant de ses pouvoirs pour rallonger l'espérance de vie de l'humaine de plusieurs siècles. À partir de ce jour, celle-ci commença à prendre ses distances. D'abord, ce fut en quittant Myrrh pendant quelques jours, puis quelques semaines et enfin quelques mois. Lorsque presque une année s'écoula, ce fut Triniel qui s'en alla.




    Épreuves


    De nombreuses années s'écoulèrent. Le monde changea lentement, mais ce laps de temps de plusieurs décennies ne fut qu'un battement de cil dans la vie de Triniel. La jeune Primordiale avait pris ses marques, avait été reconnue par ses pairs comme la nouvelle dépositaire du pouvoir de la Création et des devoirs allant avec. Elle en était terriblement fière, s'effaçant souvent derrière son statut.

    Elle vit des milliers et des milliers de lieux différents et tout autant de personnes pendant ce siècle de changements. Chaque version d'elle-même, chaque jour, lui rapporta un savoir, enrichissant ses connaissances en un temps record. Elle gagna en sagesse, forcément, et s'apaisa un peu.

    Elle prit ses responsabilités lorsque les premiers humains tombèrent sous les coups des nécromants. Avec horreur, elle vit les âmes des morts lui échapper, s'envolant loin des portes de l'au-delà où elle était pourtant chargée de les conduire. La colère gronda si fort en elle qu'elle fit irruption, un jour, au sein du conseil qui dirigeait son peuple. Elle était jeune et avec toute la fougue de la jeunesse, bien consciente de la gravité de la situation, elle ne leur laissa pas le choix. Triniel informa ses pairs qu'elle s'en allait se battre en Acadhia.

    Elle fit toutefois un détour, s'en allant aux pieds des montagnes noirs de Shaiya afin d'informer les Orcs de ses intentions. Elle avait toujours eu de bonnes relations avec ces derniers, parlant même leur langue et connaissant leurs coutumes. Face au combat et au défi, les peaux-vertes partirent également pour le continent des Hommes. De nombreux Vails vinrent la rejoindre à sa grande satisfaction et, ensemble, ils arrivèrent depuis les cieux, semblables à une nuée de corbeaux venant chercher leur pitance.

    Les combats furent rudes, de nombreux Vails furent détruits et forcés de se régénérer. De nombreux mortels tombèrent, surtout, et Triniel fit tout son possible pour faire traverser leurs âmes avant qu'il ne soit trop tard. Elle en sauva beaucoup d'autres, préférant déchaîner sa puissance pour soigner leurs blessures plutôt que pour pourfendre des morts-vivants. Elle vint même sauver des Alfes, un jour, bien qu'elle n'en fut guère remerciée. L'un d'entre eux, en particulier, fut plus vindicatif.

    Ce jour-là, Triniel se posa avec fracas au milieu des blessés Hauts-Alfes. Sans attendre et sans demander quoi que ce soit, elle se pencha sur les corps blessés et mourants pour inspecter leurs blessures. Mais un mortel vint entraver sa tâche, la pointant du doigt, elle, une Vail corrompue. Déployant ses grandes ailes sombres avec fierté, elle releva le menton et planta son regard vairon dans celui de l'Alfe.

    - Qui es-tu donc, mortel, pour entraver le travail du Primordial de la Création? Lui demanda t-elle, trouvant en sa soudaine expression un grand plaisir.

    Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et préféra lever la main. Sans le quitter des yeux, elle claqua des doigts juste sous son nez et laissa sa magie se répandre tout autour d'elle. Alors que la mort était en train de gagner, elle fut chassée par la puissance de la déesse qui sourit, narquoise et satisfaite, en voyant les Alfes se redresser, indemne.

    Sa présence ne fut plus jamais questionnée par les Alfes, ni par qui que ce soit d'autres. Ils connaissaient son visage, ses yeux vairons, et étaient heureux de voir apparaître ses grandes ailes sombres au-dessus de leurs têtes. On lui apportait également des blessés, parfois. Le visage de l'un d'entre eux demeura graver dans la mémoire de Triniel. C'était un Haut-Alfes. Malgré toute sa puissance, son âme était déjà aux portes de la mort lorsqu'on lui apporta son corps. La jeune Primordiale ne put que conduire celle-ci de l'autre côté, s'assurant que ce guerrier ne se retournerait pas contre les siens. Par la suite, des rumeurs vinrent jusqu'à ses oreilles. Un Alfe était en train de se laisser dépérir. D'ordinaire, cela ne lui aurait pas importait car cette race avait la fâcheuse tendance à l'agacer. Mais la situation n'avait rien d'ordinaire et Triniel, suivant les chuchotements, trouva l'Alfe en question.

    C'était ce même homme qu'elle avait recadré voilà quelque temps et qui semblait porter tout le poids du monde sur ses épaules. Bien qu'elle fut rabrouer au début, ses paroles finirent par toucher au but.

    - Mon devoir est d'accompagner les âmes aux portes de l'au-delà, peu importe la race du défunt, commença t-elle. Je peux donc t'assurer que ton compagnon se trouve désormais là-bas, sur l'autre rive. En t'attendant, il ne souffrira pas et ne dépérira pas. Vous vous retrouverez, mais ce temps n'est pas encore arrivé.

    Elle l'encouragea à sa façon, par la suite, à lui montrer la fierté et la puissance des Alfes. Ils se côtoyèrent de nouveau par après, Triniel s'efforçant de lui montrer que tout n'était pas tel qu'on lui avait appris.




    Conséquences



    La guerre terminée, il y eu un monde à reconstruire. Si l'ouest fut peu, voir pas du tout touché, ce n'était pas le cas du continent d'Acadhia. Ainsi, alors que les troupes se retiraient, que les humains tentaient de se reconstruire, Triniel resta sur place et entreprit, petit bout par petit bout, d'insuffler la vie en chaque chose. Face à cette tâche colossale, elle fut aider par les dragons sylvestres et sacrés, qui prêtèrent main forte. Des amitiés se créèrent face à la désolation du monde tandis que, derrière eux, l'herbe repoussait enfin. Ce fut un travail de longue haleine qui accapara la jeune Primordiale pendant cinq ans. Cinq années qui, cette fois-ci, furent terriblement longues.

    Mais ces années de labeurs furent ponctuées par, entre autres choses, sa relation avec Arkyn Sar'Edha, cet Alfes qu'elle avait remis à sa place, puis aidé face à la mort de son compagnon. Triniel s'était pris d'une certaine… Affection pour ce mortel. Bien que ce dernier était de confession Nordey et voyait en elle une Vail corrompue, la jeune Primordial travailla à lui faire ouvrir les yeux. Si elle était corrompue, pourquoi était-elle venu au secours des mortels pendant la guerre ? Pourquoi son peuple entier était venu ? Et les Nordeyn, où étaient-ils ? Ces dieux avaient brillé par leur absence et, sur de nombreuses lèvres, se trouvait une même question : pourquoi n'étaient-ils pas venus ? Pour Triniel, il était impensable que les Nordeyn se fichent ainsi du sort du monde, mais peut être se trompait-elle.

    Un autre sujet, différent, attira également l'attention de la déesse. Il s'agissait des élections chez les Hauts-Alfes, celles-ci suivant la mort du Grand Ordonnateur. Arkyn était candidat, de-même que cinq autres Alfes. Triniel vit là une occasion. Une occasion d'influencer ce peuple au travers d'Arkyn si, bien évidemment, il remportait l'élection. Mais pour cela, il devait devenir son champion.


    Capacités
  • Force : Professionel
  • Agilité : Amateur
  • Dextérité :Amateur
  • Constitution :Professionnel
  • Symbiose : Professionnel
  • Sens : Amateur
  • Volonté : Expert
  • Intelligence / Education : Amateur
  • Compétences
  • Magie :
    - Branche Terre
    - Branche Protection
    - Branche Déplacement
    - Branche Vérité
    - Branche Illusion  

  • Dons spécifiques :
    - Pouvoir de guérison ultime du corps et de l'esprit. Ne s'applique pas aux morts.
    - Capacité à contrôler la vie de la faune et de la flore. Sur les motels, ce pouvoir permet d'allonger ou de réduire l'espérance de vie (accord entre joueurs nécessaire).
    - Don d'ubiquité et accès à l'au-delà.
    - Capacité à modeler physiquement l'objet ou la construction imaginé par l'esprit.

    - Maniement de toute la Voie Création
  • Compétences développées :

    Militaire :
    - Maniement d’une arme : Professionnel (Épée batarde / Pelle)

    Survie :
    - Connaissance de la nature : Amateur
    - Connaissance des créatures magiques : Amateur
    - Chasse / Pistage : Amateur

    Sociale :
    - Langues Angyal : Expert
    - Langues Voltaïs : Professionnel
    - Langues Orc : Amateur
    - Histoire et Culture Shaiya: Amateur
    - Histoire et Culture Acadhia, Varda, Kadath, Yanlei: Initié
    - Crédit Vails de Pandaemonium : Expert
    - Crédit Royaumes Altrois : Profesionnel


    Scientifique :
    - Lettres (Lire et Écrire) : Expert

    Magique :
    - Maniement de la magie : Génie
    - Résistance à la magie : Professionnel

  • Relations
    Arkyn Sar'Edha : La relation que Triniel entretient avec Arkyn pourrait être qualifiée de dysfonctionnelle. Il est un Haut-Alfe, Nordeys et très pieux. Elle est la Primordiale de la Création, une Vail. Et pourtant, ils s'entendent... un peu comme un chat et un chien. Triniel ressent une certaine tendresse en songeant à l'Alfe, mais elle ne l'avouera jamais. Elle se plaît à le tester et le pousser à bout, mais est décidé à faire de lui son champion.

    Syllxeraen : Ami Lumiel, la mère de Triniel, le vénérable dragon lui fut présenté lorsque la jeune Primordiale intégra l'Ordre de la Haute Connaissance voilà deux siècles. Sans être très proche du dragon, Triniel le respecte beaucoup.

    Anya (prélien) : Amies, amantes, le lien que les deux femmes entretiennent est chaotique. Triniel l'appréciait et l'aimait, ou l'aime encore, mais impossible d'en avoir le coeur net puisqu'elles ne ce sont pas vue depuis longtemps. La Primordiale garde toutefois une forte rancoeur envers la femme a qui elle a offert une longue vie et qui l'a abandonné.

    Eariel le Psychopompe (prélien) : Eariel, en faisant preuve de dévouement , pendant la guerre, envers les blessées et les morts, a su capter l'attention de la jeune Primordiale. Cette dernière lui offrit symboliquement le titre de psychopompe en l'honneur de sa dévotion.

    Le joueur
  • Pseudo : Ombresia
  • Âge : 25
  • Comment avez vous connu le forum ? Fondation
  • Avez vous signé le règlement ? Oui
  • Un commantaire ? Non ^^
  • Permission de ce forum:

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