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Le hasard des rencontres - Triniel / Arkyn

SyllxeraenAspect Stellaire
Syllxeraen

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3 Janvier de l'an 6 - En soirée.



Le village qui bordait la lagune ne dérogeait pas à l'humeur prégnante de calme qui baignait le Repos de Shalassa, à seulement quelques minutes de marche. Composé d'une vingtaine de maisons, il s'amassait principalement le long d'une route unique, faite de larges pavés aux jonctions rongées de mousses et d'herbes que les dents affamées de quelques chèvres gardaient rases. Ce chemin traversait le village de part en part avant de s'ouvrir en plusieurs sentiers de terre battue, majoritairement préservés de la fange par des nattes de pailles régulièrement changées.

Certaines demeures qui composaient le village s'éparpillaient dans les collines avoisinantes, disparaissant presque dans les bois épais pour ne laisser voir que leurs toitures courbées aux tuiles lustrées par dessus les frondaisons. Espacées du reste du village par des rizières abondantes où des silhouettes graciles de grues ardoises s'y distinguaient parfois, seules les lanternes accrochées aux poutres laquées des porches en trahissaient dans un crépuscule indolent qui gagnait du terrain de minutes en minutes.

Les villageois dans les champs rentrèrent bientôt, portant sur leur dos -dans de larges paniers d'osier ou au bout d'un long bâton passés en travers de leurs épaules- le fruit de leur travail quotidien. Les lampions s'illuminèrent dans la rue principale, quelques échoppes de boissons et de nouilles roulèrent les rideaux de bambous et sortirent les tabourets. L'unique salon de thé du village, la "Grue Dormante", s'éclaira comme une luciole dans la nuit grandissante et le son festif d'un erhu s'éleva dans l'air immobile, accompagné par le crissement de quelques criquets dissimulés dans les herbes aux abords du village.

Descendant le sentier d'une des maisons isolées dans la campagne, une silhouette solitaire avançait d'un pas rapide et vif malgré l'opulent hanfu qui l'habillait. Il s'agissait d'un eiji, masculin et visiblement de noblesse vu les nombreuses couches de vêtement et à la délicatesse et l'exquise attention aux détails qui en constituaient chaque épaisseur. Sans ralentir, il rejoignit la route principale, complètement absorbé par la surveillance de ses mains serrées en coupe close devant lui, à hauteur de torse, comme si quelque chose d'infiniment délicat y était conservé. Ne remarquant pas tout de suite les deux autres personnes qui empruntaient la route en même temps que lui, l'eiji releva finalement le nez quand il manqua de les croiser sans les saluer, mais surtout lorsque que le parfum d'une essence familière lui titilla les sens.

Des yeux en amande, bordés de longs cils sombres, composés d'iris d'un gris d'orage gorgés de magie tombèrent enfin sur le torse de Triniel, puis se relevèrent encore et encore jusqu'à son visage. Parce qu'il fallait l'admettre ; comme tout eiji, il n'était pas bien grand. Celui-là ne dépassait peut-être probablement pas le mètre soixante-dix, mais rien dans sa fine silhouette n'appelait à une quelconque fragilité. Et s''il portait un somptueux hanfu qui mettait en valeur sa peau blanche et sa longue chevelure d'encre relevée en un demi-chignon par un ruban de soie et une broche d'or, trahissant son appartenant à la noblesse, ce fut sans une once de mépris et aucune étouffante façon de saluer dans les Royaumes qu'il s'adressa aux deux étrangers dans un angyal impeccable :

"- Bonsoir Triniel. Bonsoir Arkyn."

Sa voix était douce, distraite, alors que ses pas lestes continuaient de le porter quelques mètres plus loin, dépassant le couple singulier sans même paraître alarmé de leur présence en ces lieux... puis l'information fit jour dans son esprit et l'eiji s'immobilisa brusquement. Il se tourna de moitié, précipitamment, dans le froissement de sa tenue et de ses longues manches, pour s'exclamer avec retardement :

"- ... Attendez... ARKYN ?!"

Le mouvement brusque eut raison du maintient de la coupe délicate de ses mains, claquant ces dernières l'une contre l'autre dans un bruit aussi soudain que stupéfait, soulignant sa propre désorientation à découvrir l’Exalté en chair et en os, à des milliers de kilomètres de l'immaculée Tyr. Ses yeux s'écarquillèrent un peu plus, sans casser l'amande douce de ses paupières et il tourna la tête, après quelques secondes de plus, vers la vail.

"- Triniel... On en avait déjà parlé pourtant ! Aussi tentant que ce soit, ce n'est pas bien d'enlever les haut alfes et... Ah."

Il venait enfin de remarquer ses mains plaquées l'une à l'autre. Figé quelques secondes, dubitatif, il écarta tout doucement ses paumes, presque craintif de ce qu'il y trouverait. La peau douce et légèrement phosphorescente était entièrement noire de suie et ne s'échappa qu'une légère poussière de cendre quand il ouvrit totalement les paumes vers le ciel. Déçu de ce qu'il voyait, l'eiji soupira lourdement et ses fines épaules s'affaissèrent quelque peu.

"- Oh tant pis..."

Il fouilla dans les plis de l'une de ses longues manches et en sortit un mouchoir sans jamais s'interrompre alors qu'il arguait d'une voix mélodieuse et dénuée de tout accent :

"- Heureusement pour moi, les susuwatari ou communément appelées noiraudes, ne sont pas rares à trouver dans ce genre d'environnement où les granges et greniers abandonnés pullulent... même si elles sont beaucoup plus communes dans le nord de l'Archipel, il suffit de les amadouer avec... Ah ! Non, ce n'est pas le plus important !!!"

Il pointa un doigt accusateur sur Triniel et tenta, malgré la différence de taille, de prendre un ton de reproche tel un professeur face à une élève dissidente :

"- Qu'est-ce que vous faites tous les deux ici ?"
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Après leur début de journée rocambolesque, le duo improbable que formaient Arkyn et Triniel avait pu profiter d'un peu de repos. Par la force des choses, ils avaient été logés au sein même de l'unique temple du village, ironiquement dédié à la guérison. Le Haut-Alfe avait ainsi pu profiter du loggia traditionnel des campagnes Eijis. Pour sa part, Triniel s'y était faite sans problème, elle semblait même être "comme un poisson dans l'eau", prouvant ainsi qu'elle était venue plusieurs fois dans cette région de l'archipel.

Après s'être lavée, puis restaurée en compagnie de son Champion - goûtant à la cuisine traditionnelle - Triniel l'avait laissé à son repos. Elle s'était longuement promenée dans le jardin du temple, caressant les fleurs du bout de ses doigts, humant le parfum délicat des lieux jusqu'à ce qu'elle tombe, un peu par inadvertance, sur la salle de soin du temple. Poussée par son instinct, elle y était entrée. Et, toute déesse qu'elle était, avait usé de ses dons pour venir en aide à ceux qui en avait besoin.

L'unique guérisseur présent dans la salle n'avait pas manqué d'être surpris par l'intervention divine et avait posé des yeux bien ronds sur Triniel. Celle-ci s'était contenté de lui dévoiler ses ailes. Si les Nordeyn étaient priés par les Eiji, les Vails n'étaient pas totalement écartés pour autant. De plus, le culte de la Création était le seul à être célébré autant chez les Nordey que les Vaïlys, bien que de façon un peu différente. Satisfaite d'avoir pu aider ces mortels, Triniel était retournée au jardin, dans ses atours d'humaine. Elle y avait confectionné une couronne de fleurs immortelles qu'elle avait offerte au grand-prêtre du temple en remerciement de son hospitalité.

Peu après, elle était retournée trouver Arkyn.

----

― Allez, viens ! Le soleil commence à se coucher.

Les mains sur les hanches, Triniel avait l'air bien décidé à sortir du temple pour explorer davantage le petit village en la délicieuse compagnie du Haut-Alfe. Elle n'avait pas revêtu de tenue Eiji, mais sa longue chevelure était retenue par un ruban de soie à la vibrante couleur bleue. De nombreuses tresses et perles argentées parsemaient encore sa coiffure guerrière.

― J'ai repéré quelques échoppes de thé et de nouilles lorsque nous sommes arrivés, nous pourrions nous y restaurer. Et ce sera l'occasion de commencer tes leçons de langue commune, si tu veux.

---

Si Arkyn n'avait pas été un Haut-Alfe, Triniel aurait sans doute passé son bras au sien, l'ambiance paisible au sein du village s'y prêtant. Alors, à la place, elle marchait tranquillement avec lui, laissant sur son passage les effluves de son parfum de vanille. Il était très élégant avec ses nouveaux atours Eiji et, la Primordiale devait l'avouer, elle lui trouvait un certain charme. Et elle n'était visiblement pas la seule.

― Je crois que c'est juste ici, indiqua t-elle en pointant l'échoppe de son doigt.

Elle essayait de ne pas prêter attention aux passants, mais tous n'avaient d'yeux que pour le Haut-Alfe. En se retournant, elle manqua de percuter un passant, mais l'évita au dernier moment. Toutefois, une salutation à son égard la fit s'arrêter. L'étonnement se peignit sur son visage lorsqu'elle reconnut l'Eiji - qui n'en était pas vraiment un - alors que, lui, ne semblait pas faire davantage attention à sa présence.

Quoi que.

Un sourire canaille aux lèvres, Triniel le vit s'arrêter puis se retourner, l'air surprit de la trouver ici… Surtout en compagnie de Arkyn. Elle n'osa l'interrompre alors qu'il se lançait dans l'une de ses tirades dont il avait le secret et rit lorsqu'il pointa un doigt vers elle. Avec sa petite taille et son air étonné, pareil à un poisson sortit de son bocal, le dragon n'avait rien de terrifiant, loin de là.

― Bonsoir Syllxeraen, répondit d'abord Triniel en joignant ses mains devant elle. Elle détourna ensuite le regard vers Arkyn. Premièrement, je ne l'ai pas enlevé, il était consentant. Je lui fais dévourir le monde., précisa t-elle. Deuxièmement, je suis une déesse, je fais donc ce que je veux. D'ailleurs ! Veux-tu connaître le nouveau surnom que Arkyn t'a trouvé ? Tu vas a-do-rer !
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Pour la première fois depuis le début de cette journée catastrophique, Arkyn Sar’Edha avait trouvé quelque chose dans ce pays sauvage qui ne mettait pas sa patience ou ses habitudes trop à l’épreuve, et il s’agissait de la vie de ce temple. Bien qu’il fut barbare jusqu’à la dernière pierre, il avait trouvé là quelques ersatz de culture appropriée. Le calme des lieux rappelait sans mal celui de Tyr, en moins pur, et avec l’obscurité grandissante, il était possible de voir les lumières de Sanctum, loin au nord, ce qui ne manquait pas de lui agréer.

C’était donc naturellement qu’il pensait passer une partie de la soirée à observer ces étoiles lointaines en priant. Et c’était tout naturellement, de toute évidence, qu’on l’en empêchait. Étant certain de ne pas obtenir gain de cause, l’Alfe suivi la Vail hors des murs protecteurs du temple pour l’entraîner sur la route dallée et moussue vers le village en contrebas. Son pas, néanmoins était lent, tant en raison de son manque d’enthousiasme qu’en raison de la difficultée à marcher avec ces chaussures en bambou et fibres végétales.

Ses propres vêtements étant ruinés, il avait pu bénéficier de la générosité des prêtres humains, qui s’étaient occupés de lui apprêter une tenue locale. Il n’avait cependant aucune expérience de ces accoutrements et devait faire très attention. Le Hanfu léger lui permettait néanmoins de ne pas souffrir de la chaleur, et il avait réussi, après moult tentatives, à faire comprendre qu’il ne voulait absolument pas porter de tissus sombres. Les couches successives de crème et d’azure brodé d’incarnat restaient innocentes, bien qu’il ne s’agisse point de blanc.

... De thé ? Qu’est-ce que c’est encore que cela ?

Ils s’avançaient sur la pente et, sans lâcher le bas de sa mise, l’alfe lui décocha un coup d’oeil curieux. Il n’avait aucune idée de ce dont elle lui parlait. Néanmoins, commençant en effet à avoir faim, il ne dirait pas non à moins de lui voir servie une méduse dont la chair gélatineuse l’avait traqué au travers de ses songes de l’après-midi. En bas, des objets en tissus, renfermant une lumière physique, une flamme, étaient accrochés aux encadrements des bâtiments et devant les portillons et les arches du village, diffusant une lueur orangée qui chassait l’impression de fraîcheur et de bleu nocturne.

C’est agréable non ?

Il avait attiré l’attention de Triniel sur les objets chamarrés. Elle-même lui pointa un bâtiment entouré de fumée, dont les contours disparaissaient dans une brume prégnante de parfums de poissons, d’algues et de divers légumes. Le bouquet était si fort qu’il fit monter un instant les larmes aux yeux de l’Alfe, guère habitué à voir son odorat mit à l’épreuve.

Je n’en doute pas !

De nouveau, il remarqua plusieurs regards posés sur lui, et par automatisme, éleva une main pour essayer de lisser une boucle de ses cheveux, sans y parvenir. Sa lourde chevelure avait été coiffée avec soin, tressée et ornée de perles et de fleurs, de sorte qu’il ne pouvait pas y trouver de prise. Perturbé, il agita un instant les doigts dans le vide et détourna le regard sans rien en dire.

Il allait s’intéresser de plus près aux lampes humaines lorsqu’un mouvement brusque de Triniel l’alerta. La salutation qui s'ensuivit l’alerta plus encore et ce fut confondu que le dragon le trouva, l’observant sans guère comprendre, pendant la poignée d’instants suivants. Il lui fallut reconnaître l’essence magique avant tout, puis se souvenir de son propriétaire, avant de comprendre que le nouveau venu n’était autre que Syllxeraen le dragon, sous forme d’humain, chose qu’il n’avait encore jamais vue.

Elle m’a poussé dans un flot tellurique et téléporté dans l’eau de la baie de l’autre côté de l’île, avec des méduses

Le ton docte, Arkyn se sentait le devoir de compléter l’affirmation de sa divinité tutélaire au sujet de son consentement. Sans noter que cela pouvait être interprété différemment. Perturbé par les paroles de Triniel, cependant, il cilla, l’observa un instant sans comprendre avant de finalement se décider à demander, en toute innocence.

Je lui ai trouvé un surnom ?

Quand cela exactement ? Elle devait confondre, à coup sûr. Se tournant vers le dragon, il l’étudia attentivement, nota ses mains sales et s’approcha de lui en se penchant, attentif. Il était plus compliqué de le côtoyer quand il était aussi petit. Sans doute était-ce pour se fondre dans la masse des humains, mais tout de même…

Que tenais-tu exactement ? Quelque créature magique ?

Cela l’intéressait, si c’était le cas.
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Elle ne l'avait pas enlevé, hein ? Le croyait-elle de la dernière pluie pour croire une explication aussi bancale ?! Un fin sourcil se redressa, montrant avec plus de fracas que tous les mots existant combien il doutait de sa réponse... et à raison lorsque la voix docte de l'alfe concerné s'éleva pour apporter un petit peu plus de lumière sur ce qu'il s'était réellement passé. Cette fois le dragon sous apparence humaine ne pu cacher son émotion et gargouilla d'un ton outré :

"- Mais enfin ! Mais... Ah ! Des... Des méduses en plus de tout ça ?"

Offusqué ? Seulement à moitié. Jaloux ? Totalement ! Si c'était lui qui s'amusait à enlever des exaltés de Tyr pour les promener à travers tout Teos... Un frisson lui coula dans le dos. Non, il ne voulait pas imaginer les conséquences. A n'en pas douter, les Primordiaux lui tomberaient dessus à bras raccourcis et il finirait en sac à main avant d'avoir pu dire "ornithorynque". Il voulu arguer combien un acte de cette ampleur pouvait être grave, surtout avec un héritier au trône, avec toute la paranoïa des Hauts Alfes sur la pureté de leur corps et de leur esprit, mais se faisant surtout rappeler qui était Triniel au delà de sa pupille, sans parler de son caractère, il préféra abandonner le sujet.

Un léger soupir lui échappa alors qu'il secouait la tête de droite et de gauche avec un fond de dépit. Triniel était la Primordial de la Création, certes, alors forcément qu'elle pouvait se permettre ce genre de folie ! Comme quoi c'était "faite ce que je dis et pas ce que je fais". A cette pensée, son joli minois d'eiji se froissa légèrement alors qu'il relevait des yeux de mercure sur les deux autres pour les contempler avec une résignation pleine de flegme. Il y avait au delà de tout ça une information qui l'embêtait plus que tout le reste et il ne manqua pas d'en faire part avec un peu de dramatique dans la voix et la posture :

"- Vous êtes irrécupérable... Vous auriez pu m'appeler quand même !"

Le ton sévère s'effaça rapidement, comme son expression contrariée, rapidement remplacés par son air habituel et ce léger sourire qui indéchiffrable qui voulait tout dire et rien à la fois. Fier de son petit effet, il s'absorba ensuite dans le nettoyage méthodique de ses mains, le tout étant de ne pas souiller ses manches dans le processus. Si la curiosité le piqua à la mention d'un surnom que l'alfe aurait pu lui trouver, le voir se pencher vers lui avec une telle curiosité innocente lui arracha plutôt un sourire amusé, puis presque attendrit alors qu'il coulait un regard étonné vers Triniel. La différence entre le Arkyn de Tyr et celui découvrant Teos était flagrante ! Pour un peu et le dragon boréal aurait cru à une illusion s'il n'était pas lui même un maître en la matière. S'entendre être tutoyé le surprit, mais il laissa couler puisque l'alfe semblait agir avec davantage de spontanéité, il serait dommage de le remettre dans son carcan habituel pour quelque chose d'aussi trivial. Il prit donc le temps de lui répondre, espérant alimenter sa curiosité et l'encourager pour les prochaines fois.

"- Il s'agissait d'une créature magique assez méconnue, même sur Yanlei... J'en avais attrapé un spécimen sauvage, mais... et bien... plus maintenant, je suppose."

Son sourire se fit un brin plus torve et il céda à la tentation trop grande qui se présentait à lui. D'un geste vif, il posa l'index plein de suie sur le nez d'Arkyn, y laissant une empreinte noire. Cachant le rire qui lui venait derrière la manche de son hanfu, il plissa des yeux avec un brin d'espièglerie avant de lui proposer son mouchoir, plié de sorte à être toujours propre et prêt à l'emploi.

"- Les noiraudes sont des créatures qui naissent dans les foyers des maisons, depuis la suie produite par les feux régulièrement allumés et qui, par la suite, semblent vivre en communauté dans les caves et les greniers peu fréquentés. Elles n'ont dans cet état guère de personnalité, tu peux les comparer à des insectes... mais dans le Royaume de Yume, certaines sont cultivées et employées comme charbonnières dans les chaudières d'hôtels. Il a été remarqué qu'elles développent alors un caractère tout en continuant à vivre en communauté et sont davantage semblables à des animaux, voire même pour certaines capables de comprendre le langage humain et d'y réagir."

Ses yeux brillaient à présent de fascination et un large sourire illuminait son visage tout entier.

"- N'est-ce pas fascinant ?! Je souhaitais avoir un spécimen à l'état sauvage et voir si je pouvais l'élever à celui domestique pour mes recherches."

Il regarda à nouveau ses mains encore un peu grises et soupira, perdant légèrement de son éclat.

"- Une autre fois."

Revenant sur Triniel, il fronça un peu les sourcils.

"- Tu disais qu'il y avait un surnom pour moi ? A voir ton expression, je ne suis pas certain d'a-do-rer comme tu dis... mais vas-y."

Il se redressa, digne et prêt à recevoir tout ce que la primordial avait en tête. Il lui en faudrait beaucoup pour se vexer réellement, mais il était certain que jouer un peu la comédie de sorte à garder l'ambiance légère ne serait pas de trop. Surtout si le but était de taquiner Arkyn ; une activité que Syllxeraen commençait à un petit peu trop apprécier...
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Le fameux sourire canaille de la Primordial avait retrouvé sa place sur son visage, prémices d'une moquerie à venir visant, sans aucun doute possible, le malheureux Arkyn. Mais avant cela...

― Je ne t'ai pas sciemment téléporté dans l'eau, tu exagères. Mais peut-être aurais-je dû, répondit Triniel en haussant un sourcil.

Ainsi, l'Alfe avait oublié ses propres paroles ? Alors qu'il se vautrait sans la moindre grâce ni délicatesse après avoir malencontreusement glissé sur un très beau spécimen de concombre de mer ? La scène, encore très fraîche dans la mémoire de la Primordiale, lui tira un sourire, tout comme la réaction du dragon à laquelle elle ne s'était pas attendue.

―Je te jure que la prochaine fois qu'Arkyn nage avec les méduses, je t'invoque pour que tu te joigne à notre partie de plaisir

Était-elle sérieuse ? Impossible de le deviner. Son ton l'était, mais son air espiègle présageait du contraire. À moins que ce fut pour tromper les deux hommes qui se tenaient face à elle, auquel cas ils avaient du soucis à se faire.


Avant qu'elle ait pu s'exprimer de nouveau, Arkyn s'avançait et se penchait sur les mains noircies du dragon, le questionnant sur ce qu'il tenait avec précaution quelques instants plus tôt. Triniel capta le regard surpris de son mentor, qu'elle lui rendit avec un clin d'oeil en s'approchant, elle aussi. Cela faisait très peu de temps que le Haut Alfe avait quitté sa tour et malgré ses déconvenues avec les fameuses et terrifiantes méduses, il se montrait curieux de son nouvel environnement pour le plus grand plaisir de la Primordiale.

Pauvre créature songea Triniel en observant les mains du dragon. Aussi petite était cette vie, sa perte raisonnait dans le coeur de la Primordiale, qui fit la moue pendant un instant. Elle fut ramenée à la réalité par Syll lorsqu'il se tourna vers elle. La moue de la Primordiale disparue au profit de son habituel sourire canaille, celui qu'elle réservait depuis quelques heures aux mésaventures de son champion.

― Effectivement ! Arkyn a glissé sur un concombre de mer toute à l'heure et, dans sa déconvenue, m'a accusé d'avoir créé une imitation de toi pour le faire tomber... Ce qui est évidemment faux, je n'oserais jamais faire une telle chose.

Quoi que ? Le doute était permis.

― Donc, tout concombre de mer que tu es à ses yeux, il t'a gentiement surnommé " saucisse spongieuse bariolée ".

Le regard canaille se tourna vers Arkyn pour capter sa réaction.
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Non, pas sciemment, mais vous l’avez fait quand même

Et il avait été mouillé, et blessé, et sale. En revanche il ne se souvenait pas d’avoir donné un surnom à Syllxeraen. Perturbé de ne pas se souvenir de cela, y trouvant là un signe inquiétant de diminution de ses facultés mentales, l’alfe resta quelques instants à se demander s’il s’agissait d’un signe inédit de la perte de sa pureté. Une perplexité et une inquiétude qui devinrent de l’aigreur au rappel sur les méduses et sa réponse, instinctive, fut presque un aboiement sec.

Je ne veux pas nager avec ces choses ignobles

S’il s’agissait d’une réaction primaire de peur incontrôlée ? Oui, parfaitement. Et il n’avait aucune honte à y céder. Ces horreurs marines étaient un sujet qu’il ne fallait pas prendre à la légère, et ce n’était pas drôle de le menacer ainsi. Néanmoins, en l’absence immédiate de ces créatures des profondeurs, l’Alfe accepta de se détendre et se consacra à un autre sujet, ne leur laissant de toute façon pas le temps de revenir sur celui des gélatines vivantes.

Tu l’as tué ?

Pas bien ça. Enfin ce n’était pas comme s’il pouvait y faire quoi que ce soit. L’explication du dragon, néanmoins, lui fit hausser un sourcil.

Je trouve ça plutôt quelconque, présenté ainsi. Elles n’ont rien de spécial ?

A part noircir les mains, de toute évidence. Elles n’avaient pas de propriétés spécifiques, aucune utilité pouvant servir au quotidien ou même dans des expériences magiques ? Non vraiment ? Il ne voyait pas bien ce qui pouvait être tiré de ces choses. Hm… peut-être leur façon de se transformer en suie ? Non même cela, il ne voyait pas l’usage qui pouvait en être fait. Ce n’était que de vulgaires parasites domestiques.

Néanmoins, la voix de Triniel le tira de ses réflexions.

Oh…

C’était donc de ça qu’elle parlait ? Il se redressa, ne voyant pas la méprise. La formulation le troubla au plus haut point, l’encourageant à l’interroger sans hésiter.

Vous n'oseriez pas me faire tomber ? Ou créer une imitation de Syllxeraen ?

Parce qu’il voulait bien croire à son innocence au sujet de sa chute mais certainement pas au sujet du concombre de mer. Ce serait beaucoup trop étrange qu’il s’agisse d’une coïncidence.

Après un bref silence, observant tour à tour la déesse et le dragon, inconscient des sous-entendus et quiproquos de la conversation, Arkyn enfonça le clou, ne voyant absolument aucun mal à ce qui se disait en cet instant.

Et bien c’est vrai que cette créature ressemblait à une saucisse, elle en avait la forme. Et pour avoir marché dessus je peux confirmer qu’elle était spongieuse. Quant aux couleurs, elles étaient criardes et de mauvais goût

Très sérieux, implacable même, il se tourna vers Syllxeraen pour poursuivre, semblant fort concerné par tout cela.

Un orange vif avec du jaune verdâtre et du bleu-mauve. Non vraiment c’était très mal choisi. C’est une pauvre représentation. En plus, cette chose était tout de même très informe. Si j’étais toi, je serais outragé
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Alors qu'il levait la tête vers eux, il songea combien il était petit en comparaison et eut l'ombre d'un sourire amusé, presque ironique. Lui un aspect draconique dominant les cieux et les esprits, aurait-il possédé un véritable orgueil qu'il aurait changé son apparence pour se remettre sur un pied d'égalité avec ses interlocuteurs. Fort heureusement, altérer sa métamorphose allait lui demander trop d'efforts pour qu'il s'en donne la peine et il préféra plutôt se manger un torticolis le temps que durera leur rencontre. Et puis bon, sa seule autre apparence était celle d'un Haut Alfe et vu les regards que se payait Arkyn depuis tout à l'heure, ce serait aussi une véritable épine dans le pieds.

Il écouta ce qu'on lui disait, une partie de son cerveau enregistrait la conversation et sa légèreté. Il assimilait le quiproquos, l'effort de Triniel pour caricaturer et taquiner, la bonne volonté d'Arkyn à rectifier ce qu'il pensait être une erreur sans réaliser encore combien il s'enfonçait à pieds joints dans le grotesque de la situation. Mais des mots tournaient en boucle dans son esprit et venaient d'enclencher une spirale dont le dragon n'avait pas la volonté de s'en défaire. L'appel de la réflexion était trop tentante, trop savoureuse pour son cerveau affamé et agité, impatient d'avoir de quoi ruminer, broyer et mâcher. Aussi, au lieu de continuer sur la lancée des deux autres, Syllxeraen fit un pas en arrière dans la conversation. Il revint sur le point qui l'obsédait depuis quelques secondes :

"- Tuer est un terme un peu fort. Et puis..."

Le ton de sa voix fut légèrement perplexe et il contempla une encore ses mains, songeur. Le meurtre... La mort. De vastes sujets. Il pencha la tête de côté, laissant ondoyer sa longue queue de cheval, faisant tinter les décorations dans ses cheveux d'un sombre profond. Quand il reprit la parole, ce fut d'une voix lointaine, songeuse et profonde :

"- Qu'est-ce que la mort après tout ? Est-ce le terme d’une vie terrestre et l’accès à un monde idéal ? Est-ce autre chose que la séparation de l’âme d’avec le corps ? La mort serait-elle la privation complète dans la sensation d'être ? Ainsi, celui des maux qui fait le plus frémir n’est rien pour nous, puisque tant que nous existons, la mort n’est pas, et que la mort est là où nous ne sommes plus. Devrions-nous mourir dès que nous ne sommes plus quelque part et vivons nous parce que nous existons pour les autres ? Mais d'un point de vue plus terre à terre, la mort est l'état irréversible d'un organisme biologique ayant cessé de vivre. Cet état se caractérise par une rupture définitive dans la cohérence des processus vitaux, tel que la nutrition ou la respiration, du-dit organisme considéré. Mais... peut-on parler d'une mort s'il n'y avait aucun processus vital dès le départ ?
Les noiraudes naissent de la suie des vieilles cheminées. Comment se forment-elles et pourquoi le font-elles ? Il n'y a pas de naissances, de reproductions biologiques. Elles apparaissent tout simplement... Sont-elles le fruit des souvenirs et des sentiments qu'alimentent les cheminées dans le cœur de ceux qui s'y blottissent à chaque hiver ? Sont-elles une manifestation de notre conscience et donc n'existent-elles que parce que nous pensons qu'elles sont là ? Est-ce cette foi qui leur permet d'évoluer et de se stabiliser ? Cette noiraude "sauvage" était si frêle qu'une pression l'aura dissoute en suie, son état original, mais les noiraudes domestiquées peuvent porter des charbons de plusieurs kilos, être écrasées et peuvent s'alimenter de sucre. Elles existent même sans nous et pourtant c'est par nous qu'elles existeraient ? Qu'est-ce qui créerait leur indépendance vis à vis de nous ? Pourquoi le deviennent-elles ? Pourquoi existent-elles ? Pourquoi devraient-elles alors être "tuées" si ce ne sont que des images, des éphémères ?
"

Il plia et déplia ses doigts, se perdant dans la bibliothèque de son esprit, passant et repassant des dizaines d'ouvrages, de traités et d'études liés aux grandes questions qu'étaient la vie et la mort. Réponses dans la philosophie, réponses dans la science. Il parlait et parlait encore de ce timbre presque languide, distrait de ce qui l'entourait. Et il lui fallu d'ailleurs fournir un gros effort de volonté pour s'arracher à cet abysse et se recentrer sur l'instant présent, pour se focaliser sur les personnes qui l'entouraient. Un sourire vague lui vint, le regard un instant désorienté tandis qu'une expression un brin embarrassée peignait ses traits délicats d'eiji.

"- ... Et je suis outragé. Penser un seul instant que je puisse être familier des holothuries me navre."

Il reprenait le courant normal de la conversation comme si de rien était. Il sentit ses joues rosirent délicatement alors qu'il glissait les mains dans ses grandes manches pour croiser les bras, se drapant dans le peu de dignité qu'il pouvait encore trouver après une telle comparaison de sa personne. Il posa un regard aiguë sur Arkyn et ajouta d'un ton froissé :

"- Mais mon outrage n'est certainement pas pour les raisons que tu sembles croire..."

Il se racla la gorge et détourna légèrement la tête, menton relevé dans sa moue fâchée.

"- Et puis quelle façon vulgaire de les nommer par ici !!! J'ai toujours désapprouvé cette analogie. Sans partir dans une leçon de biologie draconique, sachez simplement que nos organes reproducteurs ne sont pas extérieurs, ainsi il est très peu probable qui quiconque ait jamais vu des testicules de dragon... à moins d'en disséquer un."

Syllxeraen revint aux deux étrangers et tapota un peu du pied au sol à défaut de pouvoir le faire de sa queue.

"- Et je ne suis pas spongieux ! J'ai beau être serpentiforme, je maintiens très bien ma silhouette... dont les couleurs n'ont rien de criardes, je tiens aussi à le souligner vu que visiblement la mémoire fait défaut à certaines personnes. Humph."

Il soupira, dépité et décida d'enfoncer le clou pour verser dans le drame, rejoignant une fois de plus le jeu de Triniel pour tester les réactions innocentes de leur très cher haut alfe.

"- Arkyn... Si ce concombre était une si piètre caricature de ma personne, pourquoi m'y avoir associé ? Peut-être que je n'ai réellement rien à voir avec ce pauvre holothurie et que ton esprit aura, tout simplement, fait le rapprochement car c'est ce que tu penses secrètement de moi ?"

Il couvrit le bas de son visage d'une manche, mimant la tristesse.

"- ... Mon cœur souffre à cette idée."
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Bien sûr que non, elle n'oserait jamais créer une imitation de Syllxerean. Ou pas aussi moche et approximative, en tout cas. Faussement vexée, Triniel haussa les sourcils et fit la moue, croisant même les bras sur sa poitrine.

― Bien sûr que non, mais je vais peut-être songer à des croche-pattes télékinésiques à l'avenir, répondit la primordiale.

Soupirant, jouant la comédie au même titre que le dragon, la Vail réfréna un sourire face à la naïveté du Haut-Alfe. Elle-même pouvait l'être, mais Arkyn touchait les sommets en la matière. Une main sur le front, à la foi consternée et morte de rire, Triniel fut obligée de se détourner des deux hommes quelques instants, le temps de reprendre le contrôle d'elle-même.

― Étant liée à la mort, je puis t'assurer que la fin d'un corps physique n'est pas la fin de la vie pour autant. Et dans ce cas, en effet, qu'est-ce que vraiment la vie ? Ou la mort d'ailleurs ? Ce sont deux concepts complètement surfait mais les mortels y sont très attachés... renchérit Triniel en revenant se positionner près du dragon, l'air beaucoup moins irritée. On parlerait davantage d'existence physique puis psychique ou magique. Et dans ce cas-ci, est-ce qu'un processus biologique est nécessaire pour parler d'existence ? Ou est-ce que la magie seule, animant un corps, peut être également considéré comme telle ? Donc, les noiraudes ont une existence, très clairement.

Amusée plus qu'autre chose, la Primordiale laissa le dragon poursuivre sur le sujet initial de leur conversation, comme si cet interlude n'avait jamais existé. Cachant son hilarité tant bien que mal, Triniel était fort admirative des talents d'acteur du vénérable saurien dont, visiblement, elle avait beaucoup à apprendre. Arkyn n'était pas au bout de ces peines en côtoyant ainsi l'aspect et la primordiale.

― Ho, mon cher Syllxerean, ne te laisse pas touché par le manque de délicatesse de ce rustre. Je suis certaine qu'il saura te présenter ses excuses les plus sincères pour t'avoir ainsi blessé.

Saisissant doucement le bras du dragon, Triniel prit un air qui se voulait attristé. Elle posa ensuite son regard sur l'Alfe d'un air consterné.

― Et je suis certaine, mon cher champion, que tu sauras te montrer redevable pour avoir ainsi heurté la sensibilité de notre ami.
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Loin d'être perturbé par cette diatribe, l'Alfe hocha régulièrement la tête, n'agréant pas sur toute la ligne mais appréciant le principe rhétorique. Syllxeraen tentait d'injecter de la philosophie dans une question purement scientifique, cela pouvait s'avérer intéressant sur certains aspects et périlleux sur d'autres. Mais on ne lui laissa pas le temps d'offrir un contre-point à cet appel et la suite s'avéra des plus déconcertante. La réclame du dragon sur des holothuries arrondit son regard d'une fervente consternation.

« Nous parlions de concombres de mer, pas d'holothuries » fit-il, d'un ton prudent, incertain. »

Avait-il manqué un élément de la conversation ou discutaient-ils dans deux langues différentes ? Pourquoi est-ce que l'on mettait les holothuries dans cette affairer, quoi que soit ces choses ? Et puis, il avait raison, ce n'était pas une excellente caricature. Il aurait fallut quelque chose de plus long et de moins dodu, comme un serpent. Et puis, tout de même, ces couleurs ! Sans être particulièrement doué en peinture, il savait lui-même faire mieux que cela, plus subtile. D'ailleurs ? Triniel aussi savait sans doute faire mieux.

« Ah bon ? Tu aimes les couleurs ? Pourtant, elles ne te ressemblent pas »

Si son outrage n'était pas celui qu'il imaginait, quel était-il ? Ces fameuses holothuries venues de nul part ? Ne trouvant pas de réponse, il décida, doctement, de se concentrer sur ce qu'il pouvait contrôler de la conversation présente. Et ainsi, l'Alfe put disposer d'un cours rapide en anatomie draconique. Ne voyant aucune raison de se montrer prude, puisqu'il s'agissait d'une question académique, il se permit simplement une brève question, d'une voix tranquille mais sans cacher son intérêt.

« Ou bien étaient-ils présents au moment d'un accouplement ? A moins que vos organes génitaux ne soient internes en permanence ? »

Il l'étudia de haut en bas.

« Je ne t'ai pas marché dessus, je ne pourrais donc rien affirmer, il me faut te faire confiance quant à ton maintient »

Comme de juste, néanmoins, il fut rapidement, et parfaitement, perdu face aux réactions successives de son entourage immédiat. Haussant un sourcil, Arkyn considéra tièdement les deux immortels, pas le moins du monde convaincu de ce qu'il entendait. Après un bref instant à se questionner sur la tournure de la conversation, il en conclut que Triniel essayait encore de le taquiner. Mais pour autant, il n'allait certainement pas tomber dans ce piège-ci si facilement ! Croisant les bras, il répondit.

« Non. Je n'ai insulté personne et je ne suis pas responsable de l’interprétation que font les autres de mes paroles »

Il se redressa de toute sa hauteur, roidi et digne.

« Et je n'ai pas parlé d'holothurie. J'ai parlé de concombre de mer, parce que je crois Triniel parfaitement capable de faire une telle caricature de toi, Syllxeraen. C'est tout »

Fronçant les sourcils, il surveilla les deux créatures avec un fond de méfiance. Il n'aimait pas beaucoup que la déesse essaye ainsi de le piéger. Peut-être avait-elle créée les concombres de mer spécialement pour cette occasion ? Non, elle n'irait pas jusque là et dans ce cas Syllxeraen n'aurait pas eut connaissance de l'animal. Mais ça ne voulait pas dire qu'elle était innocente pour autant. Non sans doute était-ce juste une plaisanterie sur l'instant. Se détendant sensiblement, il décroisa les bras.

« Ce n'est pas très gentil de votre part Triniel »

Franchement ! Il n'avait pas beaucoup d'humour, et certainement pas un humour de Vail. Reprenant son air très sérieux, il ajouta, sans la moindre honte.

« D'ailleurs, qu'est-ce qu'un holothurie ? Pourquoi en avez-vous après ces choses ? Ce sont vos cauchemars personnels ? J'ai découvert que je ne supportais pas les méduses, je ne peux que vous comprendre. Même Triniel déteste certaines choses, toute déesse de la création qu'elle est »

Son regard dériva vers les bâtiments Eijis.

« Peut-être voulez-vous avancer ? J'ai faim. Si la nourriture humaine ne me souille pas, il me faut me restaurer »
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Les yeux mercure du dragon se levèrent sur la Primordial, absorbant avec un fond d'avidité toutes les informations dont elle le graciait. La vie et la mort étaient des principes soumis à de nombreux débats et obtenir de la bouche même de celle qui représentait la création -soit par extension, le commencement et la fin de toute chose- était ainsi une donnée de grande valeur. Battant des cils lorsque le sujet vint à s'essouffler, emmagasinant le tout dans le palais de son esprit, Syllxeraen revint à une conversation beaucoup plus légère ; taquiner Arkyn. Toutefois, le haut alfe semblait totalement imperméable à leur humour et, voyant qu'il commençait à se lasser d'être la cible de leurs piques, sauta sur l'occasion présentée pour changer totalement de sujet comme de cadre. Pas avant de rectifier une petite donnée cependant :

"- Une holothurie est un concombre de mer. C'est le terme scientifique pour désigner la classe à laquelle cette créature appartient, si tu préfères. Le sobriquet concombre de mer, bêche de mer ou encore couille de dragon... sont des vulgarisations par la population. Holothurie est donc le terme exact, en sachant toutefois que cette grande classe se subdivise en plusieurs sous-classes selon plusieurs caractéristiques comme par exemple leur milieu de vie ou leur apparence. Celle que vous avez trouvé sur la plage, vivant à la surface et bien qu'elle soit spécifique à cette région de Teos, n'est certainement pas la plus rare de son espèce. Tu devrais voir celles évoluant dans les abysses ! Ha ! De véritables merveilles..."

Il soupira au souvenir de ces beautés étranges, grands mystères de la branche d'évolution et il coula un long regard pensif en direction de Triniel. Quel genre de champignon ses ancêtres -ou anciennes réincarnations- avaient bien pu fumer pour avoir l'idée de créer ce genre de choses ?! Dissimulant un sourire derrière la manche de son hanfu, les yeux pétillant d'un amusement impossible à totalement dissimuler tant les orbes pâles étaient expressifs sous cette apparence, Syllxeraen finit par se racler légèrement la gorge et revenir au présent. Il s'était encore une fois perdu dans ses exposés ! Il était définitivement seul trop longtemps...

"- Mais tu as raison, Arkyn. Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Nous n'aurions pas dû te taquiner à tes dépends et je n'attends aucune excuse de ta part. Je ne faisais que grossir le trait pour alléger l'ambiance. Bref ! Passons à autre chose !"

Il claqua ses mains entre elles, un beau et grand sourire aux lèvres.

"- Puisque Triniel t'as fait découvrir certaines des beautés marines de cette crique, laisse-moi te présenter la délicatesse des mets du Royaume d'An."

Il eut un ample geste du bras en direction du salon de thé et seule auberge de ce petit village. De délicieuses odeurs s'en échappaient, de même que les notes vivifiantes de l'erhu qui continuait de jouer. Prenant la tête du petit groupe, il marcha avec élégance jusqu'à franchir le seuil du bâtiment et s'arrêta dans l'entrée après avoir glissé les mains dans ses manches pour plier ses bras à hauteur du buste. A cette heure, il n'y avait pas encore grand monde, mais les rares habitués arrêtèrent discussion et occupations pour observer le singulier trio qui venait de franchir l'entrée. Après quelques secondes, ils reprirent ce qu'ils faisaient sans se retenir de leur jeter régulièrement de petits regards curieux.

Le rez-de-chaussé de la "Grue Dormante" était un vaste salon avec plusieurs tables rondes aux tabourets rehaussés de petits coussins. Le parquet, comme les poutres et les piliers étaient en bois laqués alors que les nombreux dugong soutenant l'architecture typée de la région étaient -chose rare pour un si petit village- exquisement sculptés en gueules de dragons. Sûrement un hommage pour Shalassa qui reposait à seulement quelques kilomètres de là. Au fond de la pièce, sous l'escalier qui montait sur les étages et les chambres, une petite scène se réservait pour les musiciens et les danseuses lorsqu'elles étaient appelées. Pour l'instant, seul un homme assis sur des coussins jouait distraitement l'erhu tout en fumant une longue pipe et buvant parfois un peu de vin de riz.

Se levant de derrière un petit comptoir, une femme d'âge mûr approcha du groupe et s'inclina bien bas devant Syllxeraen. Elle ne dépassait pas le mètre quarante, ses traits délicats ornés de nombreuses rides alors que ses mains et son visage luisaient déjà et lui donnaient, comme au reste de son ethnie, une intemporalité éthérée. Son qipao était de très bonne qualité, d'une toile blanche brodée de bleu en la forme de minuscules grues aux longs becs reposant sous leurs ailes, à l'image du nom de cette auberge. Lorsqu'elle parla, ce fut uniquement en eiji avec une accent chuchotant et aux syllabes glissées :

"- Bon retour. Cette humble femme vous salue, Liang xiàozhăng. Est-ce que vous recherches se sont bien passées ?
- Bonsoir, Haimeï nǚshì. Ce professeur vous remercie pour votre intérêt. Ma journée fut effectivement fructueuse, tout cela grâce à votre hospitalité."

Le dragon leva légèrement les mains jointes dans ses manches et s'inclina très brièvement et certainement pas aussi bas que la tenancière. Un léger sourire aux lèvres, il sortit une main pour désigner ses deux amis.

"- Mes compagnons visitent le Royaume d'An et viennent tout juste d'arriver. Nous souhaitons goûter les spécialités locales ainsi que votre meilleur vin de riz.
- Bien sûr ! Allez donc vous mettre dans le salon de jaspe. Nous apporterons aussitôt votre repas !
- Ha ! Une seconde... Dites au cuisinier d'avoir la main légère sur le piment. Mes amis n'ont guère l'habitude après tout."

La femme s'inclina plus bas encore et recula de quelques pas dans cette posture avant de se relever et de tourner les talons pour se diriger d'un pas vif, bien que mesuré, dans les cuisines. Le dragon fit discrètement signe aux étrangers de le suivre et passa derrière un paravent pour atteindre une arche ronde avec une légère marche qu'il vint à franchir après avoir ramassé le bas de son hanfu de sorte à ne pas se prendre les pieds dedans. Une table ronde elle aussi, assez basse, était entourée de plusieurs coussins où ils purent s'asseoir. Ici les boiseries étaient laquées de rouge, laissant toutefois les veines du bois visible et d'un brun plus sombre, rappelant si bien le jaspe dont la pièce tirait son nom.

Sur le mur de fond, une large ouverture au bois ciselé comme une dentelle de formes géométriques faites de rectangles imbriqués, ouvrait sur un jardin avec un petit étang bordé de larges pierres. Un carillon de verre coloré tintait délicatement sous une brise indolente, au dehors de l'ouverture scellée par du papier de riz. Suffisamment fin pour laisser voir l'extérieur en estompé, il empêchait toutefois le vent d'entrer. Plusieurs petites lanternes éclairaient d'une lueur chaude la pièce.

"- Installez-vous. Ça ne devrait pas être long."

Il observa tour à tour ses amis et eut un sourire alors qu'il retirait une épaisseur de son habit maintenant qu'il était en intérieur.

"- Pour que vous le sachiez ; ici, je suis officiellement un agent de l'administration An. D'habitude je n'aime pas mentir sur ma véritable nature, mais étant donné la piété des locaux dû à leur proximité avec le Repos de Shalassa, et connaissant ma place dans leur panthéon, je préfère arborer un titre plus humble autant pour ma tranquillité personnelle que pour l'avancée de mes recherches."

Au bout de quelques minutes supplémentaires, une serveuse entra pour déposer sur leur table plusieurs récipients en verre soufflé et délicatement ouvragés pour avoir la forme et l'aspect d'un bulbe de lotus. Elle versa ensuite du vin de riz pourpre et qui avait une belle couleur rosée, colorant ainsi les verres et perfectionnant l'illusion de jeunes pousses. Elle laissa ensuite plusieurs petits paniers d'osiers qu'elle ouvrit dans une envolée de buée brûlante aux parfums riches. Des baguettes et des serviettes furent disposées devant les convives avant qu'elle ne parte après s'être plusieurs fois inclinées à profusion. Habitué aux coutumes eiji, Syllxeraen ne fit même pas attention à la serveuse et observa avec appétit les différents plats proposés.

"- Oh ce sont des xiao long bao."

Il regarda Arkyn qu'il assumait ne pas être familier de ce genre d'aliments, contrairement à Triniel.

"- Ce sont des ravioles en pâte de blé qui contiennent de la farce de viande et de légumes avec un bouillon. Ce sont des bouchées, ce qui veut dire que tu dois les prendre en entier où tu risques d'en renverser partout."

Le dragon attrapa sa paire de baguette et les pondéra un instant.

"- Veux-tu apprendre à manier leur couvert ou préfères-tu que Triniel aille te chercher ceux dont tu es plus familier et à l'aise ?"
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Un peu déçue, Triniel lança un regard vers Arkyn. Sans doute, avait-elle abusé de l'humour à son encontre, car toutes ses tentatives pour l'embêter se soldaient par un échec cuisant. Tant pis, se dit-elle en haussant les épaules tandis que Syllxeraen les faisait profiter de son savoir en matière de concombre de mer. La créature en question n'était pas des plus intéressante pour la Primordiale, mais en écoutant le dragon dispenser sa science, celle-ci se prit d'intérêt pour la chose. Sa curiosité était piquée au vif et elle nota mentalement d'en parler plus longuement avec le vénérable saurien dès qu'elle en aurait l'occasion. Là, tout de suite, il était temps de manger.

Haussant les épaules, une seconde fois, face au regard du dragon, Triniel préféra se tourner vers le bâtiment qui les avait attirés, Arkyn et elle, en premier lieu. La Primordiale fut toutefois dépassée par Syllxeraen, qui semblait bien connaître le lieu.

L'odeur qui flottait dans l'air vint rapidement chatouiller les sens de la Vail, qui huma doucement le délicieux parfum de la nourriture. Toute déesse qu'elle était, Triniel avait des besoins vitaux comme celui de se nourrir et, en entrant dans le salon de thé à la suite de l'Eiji, son estomac le lui rappela doucement. Ne comprenant pas la langue locale - à sa grande tristesse - la sombre ailée préféra observer les lieux tout en se promettant de demander quelques leçons d'eiji à Syllxeraen.

De nombreux curieux s'étaient arrêté de manger, les baguettes à quelques centimètres de leur bouche, pour observer l'improbable trio qu'Arkyn, Syll et Triniel formaient. Cette dernière, loin de s'en formaliser, préféra jeter des regards curieux sur les tables occupées, cherchant à découvrir en avance quels genres de mets il était possible de déguster ici. Lors de son premier voyage dans l'archipel, la Primordiale s'était éprise de la cuisine Eiji et elle avait, depuis, ses favoris, des plats qu'elle espérait donc avoir la chance de manger ici, dans ce coin reculé du pays.

Triniel suivit bien vite leur guide, qui disparut derrière un paravent. Elle fut agréablement surprise par l'ambiance du salon où , sans trop attendre, elle prit place. La douce lueur diffusée par les lampions lui réchauffait aussi bien l'âme que le corps alors qu'elle jetait un coup d'œil derrière elle, en direction du beau petit jardin qu'elle pouvait entrevoir.

― Je comprend, répondit Triniel en tournant son regard vers le dragon.

Elle-même revêtait cette apparence humaine pour sa propre tranquillité. De loin, elle préférait son corps véritable, mais apparaître sous des traits imparfaits était préférable, généralement. Il en était de même pour son nom complet, qu'elle prononçait uniquement lorsque cela était nécessaire. Le reste du temps, elle était Triniel. Mais Syllxeraen, tout comme Arkyn maintenant, connaissait son vrai visage et son identité.

― Depuis combien de temps es-tu ici ? S'enquit la Primordiale, sous-entendant que la dernière fois qu'ils s'étaient vus, c'était ailleurs.

Quelques minutes plus tard, une serveuse pénétra dans le tranquille salon. Devant chacun des convives, elle déposa un verre que Triniel trouve très beau, puis les remplit chacun à leur tour d'un vin de riz dont la Primordiale reconnue l'odeur. Arkyn avait-il déjà bu de l'alcool se demanda t-elle en l'observant ? Si non, ce repas allait être plus amusant que prévu.

― C'est si bon, commenta l'unique femme en se penchant légèrement en avant, humant avec délice le fumet qui s'échappait du plat en osier.

Saisissant ses baguettes, Triniel jeta un regard à Arkyn. Elle pouvait effectivement lui donner un couvert plus ordinaire, mais il était plus intéressant - selon elle - d'apprendre à se servir des baguettes.

― C'est un peu plus compliqué que ça en a l'air, révéla la Primordiale en levant les ustensiles, mais ce n'est pas si difficile. Tu dois poser la première baguette dans le creux entre le pouce et l'index, puis la faire reposer sur ton annulaire.

Joignant le geste à la parole, Triniel déposa la seconde baguette et garda uniquement la première, qui reposait entre ses doigts sans bouger.

― Cette baguette est immobile. La seconde, en revanche, est mobile. Tu dois la prendre comme si tu voulais écrire avec, entre ton pouce et ton majeur.

Délicatement, la Primordiale saisit la baguette et, sous les yeux d'Arkyn, les referma comme si elle voulait lui pincer le bout du nez. Un sourire aux lèvres, elle répéta le geste plusieurs fois au-dessus de son assiette encore vide, pour bien lui montrer.

― Si tu as de la difficulté, il y a toujours la possibilité d'attacher les extrémités des deux baguettes ensemble pour former une pince. Les enfants prennent de cette façon.

Haussant un sourcil taquin, Triniel se servit enfin une bouchée, qu'elle mangea en une fois comme l'avait préconisé Syllxeraen. Fermant les yeux, elle en goûta toutes les saveurs lorsque le bouillon se mélange à la farce dans sa bouche.

― C'est un véritable délice. J'ai goûté de nombreux mets à travers Cor'Dei, mais la cuisine Eiji tient réellement une place particulière dans mon cœur.
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« Ah... »

Il accusa le coup, bon joueur. Une holothurie était donc un concombre de mer, l'information ne se perdrait pas. Cependant, plus encore que cette information, il y en avait une autre, sous-entendue, qui lui semblait infiniment plus intéressante. Comme de juste, l'Alfe laissa les créatures marines de côté pour se focaliser sur celle-ci, afin d'être certain de ce qu'il avait entendu.

« Tu es allé dans les profondeurs marines ? Comment ? »

N'ayant aucune intention de s'attarder sur l'humour des éternels, il tenait à passer à autre chose le plus rapidement et le plus fermement possible. Outre cela, Arkyn était réellement intéressé. Tout comme pour la majorité de Cor Dei, il ne connaissait rien de l'océan. Son peuple ne s'y était pas intéressé, décidant qu'il n'y avait rien d'utile en cela, et que cela leur coûterait plus qu'ils n'y gagneraient.

« Je n'ai vu nulle beauté dans cette crique, mais je te fais confiance »

Peut-être que la civilisation humaine de ces îles serait moins barbare qu'il ne le pensait pour l'heure. Ensemble, ils approchèrent du bâtiment d'où s'échappait une vapeur opaque et odorante qui lui piqua le nez. Instinctivement, il fronça le nez et plaça une ample manche de soie devant son visage dans l'espoir de confiner quelque peu son odorat face à ces assauts impromptus.

Peu habitué à être ainsi sollicités, ses sens étaient en déroute et il peinait à identifier tout ce qui était offert à sa curiosité. Pour autant, il ne s'agissait pas d'un détriment à son intérêt, davantage une peine et un ralentissement. Oublieux des humains présents, l'Alfe s'approcha d'un panneau de bois et de papier, l'observant attentivement, élevant une main pour caresser la surface avec douceur.

Lorsque Syllxeraen et Triniel bougèrent, Arkyn mit quelques instants à noter le mouvement, et se hâta de suivre vers le fond de la salle. En retrait, il tournait la tête de tous côtés afin de ne rien rater et continua d'agir ainsi jusqu'à entrer dans le salon de jaspe. Intrigué plus encore par la couleur du bois, il resta près du mur du fond et glissa lentement ses doigts sur la surface lisse.

« Quel est ce bois ? Pourquoi a-t-il cette couleur rouge ? Est-ce un pigment ? »

Un carillon argentin le troubla un instant et il glissa jusqu'à l'ouverture vers les jardins pour observer la source de cette inattendue mélopée. Penchant doucement la tête sur le côté, il cligna plusieurs fois des yeux, puis une fois assuré de ce dont il s'agissait et appréciateur de ce qu'il avait découvert, revint près de ses deux compagnons. Il s'installa avec une légère gaucherie, n'ayant pas l'habitude de ces amples vêtements.

« Ta place dans leur panthéon ? Je n comprend pas Syllxeraen. Peux-tu reformuler ? »

La voix mélodieuse de Triniel lui fit tourner la tête, et la pencha sur le côté.

« Cela fait longtemps que vous vous connaissez ? »

Il avait certes déjà compris que tous deux se connaissaient, mais était forcément curieux d'en savoir un peu plus si le sujet était abordé. Entre temps, cependant, les victuailles furent apportées et il observa tout ce qui était si habilement disposé devant eux sans cacher sa curiosité. Se penchant sur le côté, il prit entre ses doigts l'un des contenants en forme de végétal et les retira précipitamment en faisant tinter le verre, surpris par la chaleur qui s'en dégageait.

Il observa le liquide rouge et odorant que les humains versaient puis les petits paniers d'où s'échappaient la vapeur, et suivit les mortels des yeux alors qu'ils partaient en s'inclinant. Il n'avait rien comprit et ne savait absolument pas ce qu'il avait sous les yeux. De nouveau, il toucha l'un des récipients de verre, à présent beaucoup plus tiède, et jeta un coup d'oeil au dragon.

« Des quoi ? »

Cela sonnait comme des babillements d'enfants Vanes. L'explication le fit cligner des yeux.

« Des… ravioles ? »

Il fallait manger ces choses en une fois ? Il se redressa, observa ces bouchées et haussa un sourcils. Voilà une coutume des plus étranges. Muet pendant plusieurs instants, il soupesa les victuailles avec le plus grand sérieux, jaugeant de la chose qu'on lui décrivait avant de se tourner légèrement vers Syllxeraen, puis vers Triniel avant d'enfin demander avec une austère prudence.

« Est-ce qu'ils ne sont pas un peu gros pour être mangés en une fois ? »

Non qu'il soit un expert ! Il ne connaissait pas ces choses avant qu'on ne lui en fasse la présentation. Mais cela lui semblait impossible de manger proprement avec une préparation qui semblait si disproportionnée. Hors il était très important de manger correctement. Concerné, il attendit d'avoir des explications, mais l dragon lui posa d'abord une autre question. Pondérant, il n'eut pas l'occasion de répondre que la déesse commençait à expliquer, aussi se montra-t-il de bonne volonté.

Penché sur le côté, il écouta diligemment, hochant régulièrement la tête. Le geste plus vif qu'elle fit pour le taquiner lui fit relever brusquement la tête. Prenant ses propres baguettes, il essaya de reproduire le placement et le mouvement que Triniel lui avait indiqué, mais n'y parvint pas. Ses doigts étaient raides, sa prise encore incertaine et le mouvement ne ressortait pas correctement. Après plusieurs instants, il secoua la tête.

« Je veux bien essayer en les attachant »

Il y parvint, en effet. Ce ne fut pas fluide, mais il y parvint. C'était, cependant, à son sens, une très curieuse façon de procéder, peu efficace et pénible. Mais il ne voyait pas de raisons de ne pas se plier à cette coutume, car elle ne faisait que ralentir sa consommation de nourriture. Ses deux compagnons semblaient quant à eux très à l'aise avec la pratique, ce qui le gênait quelque peu.

Observant la façon dont ils s'y prenaient, il prit un cuillère en porcelaine, mit la bouchée dedans avec un peu de bouillon, le laissa quelques instants avant de le prendre en tremblant quelque peu et manqua de lâcher la bouchée sur la table quand elle glissa. Arkyn le goba précipitamment, croqua la pâte délicate et la déchira. Le bouillon encore chaud lui brûla la bouche avant que le piment ne l'achève.

« Yip ! »

Un hoquet le secoua. Il se raidit, l'expression troublée, hoqueta de nouveau et tendit la main pour prendre le bol contenant le liquide parfumé dont il prit une gorgée, dans l'espoir de soulager son palais. La brûlure de l'alcool s'ajouta aux autres, emplissant ses yeux de larmes de douleur et le faisant plaquer une main sur ses lèvres, tandis qu'il se pliait en deux.
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Confortablement installé pour sa part, il observa ses deux invités s'exercer au maniement des baguettes après s'être accoudé au bord de la table et blottit le menton au creux de ses mains jointes. Un léger sourire ourla bien vite ses lèvres, pétillant jusque dans ses yeux gris de tout le plaisir qu'il éprouvait à voir le Haut Alfe apprendre quelque chose de nouveau avec autant de bonne volonté. C'était une expérience bien plus fascinante -et légère- que celle des sentiments liés au deuil, mais ce qui émerveillait le plus notre dragon stellaire était l'aisance dont faisait preuve le sphinx pour s'adapter à son environnement malgré les épreuves rencontrées. Pour quelqu'un ayant vécu plusieurs siècles enfermé dans une jolie cage d'albâtre ; Arkyn s'en sortait remarquablement bien, confirmant qu'il était le candidat rêvé pour être le prochain Grand Ordonnateur. Profitant que le repas n'ait pas encore commencé et que l'Alfe s'entraîne un peu seul, il continua la conversation laissée un peu plus tôt.

"- Triniel, cette visite dure depuis une bonne semaine maintenant. Je compte y rester encore de nombreuses autres à moins qu'une affaire plus urgent ne m'appelle ailleurs. Il y a des personnes qui demandent à me voir au temple qui m'est dédié à Sui... je ne peux malheureusement pas les ignorer éternellement, malgré ma profonde rancœur."

Son regard vint à s'assombrir à cette remarque et il se redressa en venant lisser le devant de sa tunique, distraitement, comme à la recherche d'un faux pli qui n'existait pas. Prenant sur lui quelques secondes pour digérer une vieille histoire, il releva les yeux sur ses invités en retrouvant son éternel et indéchiffrable sourire. Il se tourna vers Arkyn, n'ayant pas encore eut le temps de répondre à ses questions et allait pour satisfaire la curiosité de l'Alfe quand il le vit passer du simple exercice à la pratique de ses baguettes. Silencieux pour ne pas rompre sa concentration, il grimaça un peu en le voyant peiner dans l'utilisation des couverts. Peut-être n'auraient-ils pas dû lui laisser le choix en fin de compte...

"- Non ! Att - ... Et merde !!!"

Le juron ne lui ressemblait pas et pourtant il venait du cœur. La série d'événements qui succéda la bouchée d'Arkyn sur le xiao long bao fut bien trop rapide pour qu'il ait l'opportunité de lui arrêter le bras avant qu'il n'avale une gorgée d'alcool de riz, pensant sûrement pouvoir ainsi atténuer la brûlure du piment. Avec une grimace plus prononcée, Syllxeraen attrapa plutôt une serviette en papier de riz, la plia habilement en deux pour lui donner plus d'épaisseur -et donc plus de capacité d'absorption- tout en se levant pour rejoindre son ami de l'autre côté de la table. Rapidement à genoux près de l'Alfe, il lui tendit la serviette afin de remplacer cette main qu'il plaquait contre ses lèvres au cas où il voudrait recracher bouillon et alcool sans avoir à se salir ou s'embarrasser... enfin plus qu'il ne l'était sûrement déjà.

"- Je suis navré... Hum, Triniel ? Peux-tu aller nous chercher en cuisine de la brioche et du lait de chèvre, s'il te plait ? Ça devrait remédier au soucis."

La primordiale irait probablement plus vite que lui, encombré dans son hanfu et sous cette apparence dotée de si petites jambes en comparaison de la géante ailée. Changer de forme n'était pas recommandé, car cela risquerait de causer plus de panique chez les locaux qu'autre chose. Une frustration qu'il ravala alors qu'il lui donnait les mots eijis pour les aliments recherchés, puis il se concentra sur Arkyn à qui il frotta doucement le dos, entre les omoplates.

"- Respire doucement, par le nez. Ça va bientôt passer..."

Sa voix était devenue bien plus grave, plus riche et profonde alors qu'il passait de la langue nordyen à celle des Hauts Alfes, cherchant à réconforter leur victime en lui apportant un langage plus familier. D'ailleurs, ce n'était plus le délicat Eiji aux yeux d'ardoise qui se tenait contre le sphinx, mais l'exalté aux yeux d'or. Le dragon le couva ainsi d'une stature plus solide, mais surtout familière, tapotant son dos et lui proposant déjà un peu d'eau ainsi qu'un bol s'il désirait se rincer la bouche dans l'attente de la brioche et du lait qui sauraient absorber, voire totalement faire disparaître, le piment de son délicat palais.

"- Je leur avais demandé d'atténuer les épices... mais je présume que c'est encore beaucoup trop fort pour toi. Je te présente mes excuses, Arkyn. Je ne voulais pas te causer le moindre mal."

Syllxerean lui lança un regard peiné, coupable même alors qu'il se sentait responsable et terriblement stupide de l'incident causé par son manque de préparations. Distraitement, encouragé par le silence et l'intimité du salon, il lui attrapa une mèche de cheveux, échappée de sa coiffure, et la lui glissa délicatement derrière une oreille. Son regard plongea dans le sien, soucieux, avant qu'il ne semble hésiter à lui dire quelque chose, uniquement pour être interrompu par le retour de la Vail. Le dragon se leva aussitôt et retourna de son côté de la table, retrouvant dans le même temps son apparence Eiji. Lorsqu'il s'installa, lissant les manches de son hanfu, il expira lentement.

"- Triniel... Merci beaucoup."

Il accueillit le retour de la primordial avec un sourire contrit et la laissa apporter les ressources mandées à leur ami, pondérant un moment en silence ce qu'il lui restait dans sa manche pour ne pas faire de toute cette aventure en Yanlei un véritable désastre. Il serait dommage que sa première véritable sortie chez les autres races finisse en un mauvais souvenir et empêche Arkyn de retenter l'expérience. Les Hauts Alfes avaient après tout une véritable proportion à s'isoler des autres.

"- Arkyn ? Tu me demandais plus tôt comment j'avais pu aller dans les profondeurs marines, n'est-ce pas ? Et bien... j'ai appris à manipuler l'élément du vent, ce qui me permet de moduler sa consistance autour de mon corps lorsque je plonge, un peu comme une combinaison ? De cette façon, je m'offre une protection contre la pression des grands fonds autant qu'une réserve d'air pur que je renouvelle depuis l'eau autour de moi. Si jamais tu le désires, nous pourrions essayer... sous la supervision de Triniel, bien entendu."

Il lança un regard vers la Primordiale, espérant avoir son appuis sur cette expérience qui, malgré la simplicité apparente de son explication, pourrait se révéler dangereuse pour l'intégrité de l'Alfe. Déjà que manger des ravioles pimentées le mettait dans cet état... Il eut un léger sourire, pondérant la suite. Ses yeux s'égarèrent sur le plafond et il se rappela alors qu'elle était l'autre question d'Arkyn.

"- Quant au bois qui est utilisé ici, c'est du « Nan mu » ou en traduction grossière du bois de cèdre blanc. Il est très apprécié dans l'archipel pour la charpenterie parce qu’il ne se dilate pas à l’humidité et ne se rétracte pas à la chaleur. Une laque est ensuite appliquée pour conserver le bois et lui donner ce lustre qui semble tant te fasciner. Sache que les Eijis cultivent énormément de ressources différentes, surtout lorsque cela a attrait aux arts et les ébénistes de ce peuple usent de différentes boiseries pour sublimer leurs œuvres. Il y a par exemple des bois qui ont des odeurs puissantes, comme des encens, d'autres possèdent des veinures uniques, comme des grappes et d'autres encore ont des couleurs impossibles à reproduire avec des teintures."

S'il essayait de lui distraire l'esprit pour atténuer davantage encore la douleur cuisante du piment ? Totalement. Il expira encore une fois, profondément et avec tristesse.

"- J'aimerai te montrer tout cela... si seulement tu te sens encore motivé par l'idée. Je comprendrai si tes premières expériences ne te donnent pas l'envie de poursuivre davantage cette visite."

Un autre regard d'appel à l'aide silencieux fut lancé en direction de Triniel.

"- Peut-être devrions-nous passer sur un plat plus... doux. Il existe des pâtisseries que tu pourrais aimer : pas trop sucrées, elles sont faites avec du miel et de l'infusion de thé. Ce ne sont des gâteaux que l'on ne produit que durant le nouvel An et puisqu'il est encore relativement proche, je ne doute pas que la cuisine doit encore en avoir quelques uns en réserve."

Il se leva cette fois et leur fit un léger sourire avant de se diriger vers la sortie.

"- Je reviens. Je vais commander du thé et essayer de dénicher un repas qui n'aura pas de piments."

Il serait dommage de ne nourrir Arkyn que de biscuits...

"- Je t'expliquerai ensuite ce que j'entendais par être dans leur panthéon."

Là dessus, il s'éclipsa et laissa les laissa pour quelques minutes en tête à tête.
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Triniel Vit Creaturae

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D'une main délicate, Triniel prit les baguettes d'Arkyn et les déposa en travers de son verre, de façon à ce qu'elles ne touchent pas son assiette ni même la nourriture. Elle conjura ensuite un bout de tissu carré, parfaitement blanc et simpliste qu'elle plia plusieurs fois sur lui-même jusqu'à obtenir l'épaisseur voulue. Reprenant les baguettes, la déesse plaça le bout de tissu entre elles puis fixa le tout à l'aide du cordelette sortit du néant.

― Et voici mon cher.

Elle tendit les ustensiles à son champion, puis reprit ses propres baguettes en main. Toutefois, son regard bi-colores ne se détacha pas du Haut-Alfe, qu'elle observa faire. Et, non sans satisfaction de la part de Triniel, il parvint enfin à saisir une raviole entre les deux morceaux de bois. Le geste était encore maladroit et la prise imparfaite, mais cela ferait l'affaire pour cette fois.

La suite se déroula beaucoup trop rapidement sous les yeux de la Primordiale qui assista, incapable de faire quoi que ce soit, à la monumentale erreur de l'Alfe. Elle grimaça fortement lorsqu'il avala une lampée d'alcool dans l'espoir d'amenuiser la brûlure des épices. D'ordinaire moqueuse, l'inconfort d'Arkyn était trop flagrant pour que Triniel souhaite l'embêter. Celle-ci se leva donc lorsque le dragon lui demanda de filer en cuisine chercher de quoi aider le malheureux touriste.

À grandes enjambées, Triniel traversa le salon de thé et arriva brusquement en cuisine. Mesurant près de deux têtes que n'importe lequel des Eiji présents, elle était bien impressionnante et son arrivée impromptues fit se froncer bien des sourcils, certains visages semblaient même menaçants. Il était vrai que l'apparence humaine de la déesse, avec sa musculature bien visible, n'était pas forcément des plus avenantes. Consciente de la légère tension dans l'air, Triniel se tourna vers la jeune femme qui était venu les servir un peu plus tôt.

― J'ai besoin de brioche et de lait, je vous prie.

Sa demande, prononcée en langue commune, demeura malheureusement sans réponse et les paires d'yeux qui la regardaient s'écarquillèrent d'incompréhension. La stupide barrière de la langue, songea la Primordiale.

― Mmmh... lait et brioche ? Tenta t-elle dans un Eiji affreux, espérant de tout son être que les deux mots qu'elle avait déjà entendu et tenté de retenir étaient les bons.

La seconde tentative se solda également par un échec alors qu'il lui semblait entendre Arkyn s'étouffer en fond sonore. Commençant à perdre patience, Triniel ferma les yeux, souffla par le nez et se concentra. L'invocation dura quelques secondes, mais quand elle rouvrit les yeux, elle tenait un petit pichet de lait et un peu de brioche dans les mains.

― Pas merci... Grommela t-elle en quittant la cuisine, passant sans doute pour une folle auprès des employés.

En revenant près de ses deux compagnons, elle tendit les victuailles au Haut Alfe et revint s'asseoir près de lui. L'ingestion du lait et de la mie calmèrent un peu la brûlure de sa bouche, au grand plaisir de Triniel. Le cours des choses pouvait reprendre plus ou moins normalement.

Offrant un haussement de sourcil au petit Eiji qui lui faisait face, Triniel approuva son idée d'un hochement de tête. Elle-même ne maîtrisait pas le vent, mais peut être pouvait t-elle trouver une façon d'obtenir le même effet avec ses divins pouvoirs. Sinon, le dragon était sans doute capable d'exercer le procédé qu'il venait de décrire sur eux trois.

Captant de nouveau le regard de Syllxeraen, d'un mouvement négligeant de la main, la Déesse lança sa magie vers Arkyn, espérant atténuer pour de bon le feu présent dans sa bouche. Et lorsqu'ils furent laissés seuls par le dragon, Triniel reposa ses baguettes et se tourna d'un quart vers son voisin de table. Elle étira légèrement son dos en se redressant, ses cheveux venant caresser le bas de son dos.

― Syll et moi, nous nous connaissons depuis quelques siècles, commença Triniel en prenant entre ses mains le bol contenant le vin de riz. Elle n'avait pas manqué la question posée par Arkyn, un peu plus tôt, et après avoir bu une petite gorgée du vin de riz, consentit à y répondre. Je l'ai rencontré par l'intermédiaire de ma prédécesseure.

Avisant le stellaire qui revenait, la Primordiale le laissa s'asseoir avant de poursuivre, l'odeur des pâtisseries réveillant sa gourmandise.

― La famille n'a pas d'importance pour les Vails car nous formons un tout. Notre éducation vient de chacun des individus que nous croisons, pas uniquement de nos parents. Mais, pour les Primordiaux, c'est un peu différent. La famille est une notion que nous apprenons et comprenons, car nos pouvoirs et devoirs sont notre héritage, que nous nous transmettons au fil du temps. Je ne suis pas née Primordiale, je le suis devenue, révéla Triniel. Ce n'était pas un secret jalousement gardé, mais ce n'était pas non plus une information largement diffusée. Ma mère m'a présenté Syllxeraen peu de temps avant de me transmettre sa charge. Il a était mon mentor, lorsque j'ai appris à maîtriser cette nouvelle puissance... Elle posa son regard vairon sur le dragon, et mon guide pour me garder dans le droit chemin. Sans lui, il y a des actes que je regretterais aujourd'hui.
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