Apprends moi ton monde, je te donnerai un peu du mien | PV : Arkyn
Triniel Vit CreaturaePrimodial de la Création
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Messages : 67Date d'inscription : 03/07/2020
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Apprends moi ton monde, je te donnerai un peu du mien | PV : Arkyn
Jeu 10 Déc - 10:577 janvier de l'an 6 - Suite de ce sujet
Avec une pointe d'excitation, Triniel drapa ses épaules de sa longue cape rehaussée de fourrure, dans laquelle elle laissa trainer ses doigts. Voilà quelques jours qu'Arkyn et elle se trouvaient au Repos de Shalassa, découvrant ensemble les coutumes Eiji et ce qui étaient, pour l'Alfe, les mystères de l'archipel. Mais le temps de quitter le Royaume d'An était venu.
Nous y reviendrons bien assez tôt, pensa la Primordiale en rassemblant ses quelques affaires.
La déesse s'était rapidement habituée au temple au sein duquel ils avaient été accueillis et, avant de partir, elle souhaitait en faire un dernier tour. Triniel laissa donc Arkyn s'occuper de ses effets, une certaine tension régnant tout autour de l'Alfe depuis le matin-même. Quoi de plus normal, songea la déesse en déambulant tranquillement dans les jardins du temple ? Pour la première fois de sa vie, le Haut-Alfe allait toucher du doigt le divin et, même s'il ne s'agissait pas de Sanctum, cette expérience à venir avait de quoi le chambouler.
C'était cette réalisation qui avait poussé la déesse à temporiser et à leur laisser quelques jours de plus pour profiter de l'archipel. Elle ne tenait pas à - trop - brusquer Arkyn, qui découvrait le monde tel un enfant.
Un enfant tout de même plus âgé que moi.
Cette pensée tira un sourire à la Primordiale, qui caressa une fleur fanée de ses doigts étonnamment délicats. Elle y insuffla doucement sa magie pour lui redonner vie, les pétales retrouvant leur aspect sous son regard vairon.
Une heure plus tard, Triniel était de retour auprès de son champion. Ils quittèrent le temple ensemble, puis le village. Ils marchèrent lentement au milieu de la campagne, jusqu'à ce que la déesse juge qu'ils furent suffisamment loin. Le soleil déclinait déjà, la Primordiale ayant choisi de quitter l'île au milieu de l'après-midi.
― Je ne vais pas te transporter directement au sein de Pandemonium, commença Triniel. Ce serait impoli et je doute que tu apprécies l'idée d'apparaître ainsi au milieu d'une ville dont tu ignore tout et où tu ne manqueras pas de te faire remarquer, lui dit-elle avec bienveillance. Je vais t'envoyer sur la longue rouge, à environs un ou deux kilomètres de la cité. Cela te laissera le temps de te préparer mentalement et d'admirer un peu le paysage.
Avec un geste mesuré, Triniel leva la main. Elle s'apprêtait à claquer des doigts comme elle en avait l'habitude lorsqu'elle rajouta :
― Ne t'en fais pas, je te retrouve là-bas. Ne quitte pas la route, il s'agit de l'unique voit terrestre qui mène à Pandemonium.
Le claquement de doigt de la déesse sembla raisonner dans l'air tandis que sa magie se manifestait, entourant l'Alfe qui disparus soudainement.
***
La lumière jaune-orangée du soleil qui déclinait à l'horizon baignait les montagnes noires de Shaiya tandis que le monde s'étendait aux pieds des monts Vails. Triniel se trouvait là, au bord de la route, les pieds presque dans le vide et le corps face à la pente et à l'astre du jour. Sous ses traits véritables, le doré de sa peau semblait luire légèrement à mesure que le soleil s'abaissait dans le ciel, à moins que ce furent ses rayons qui créaient cette illusion. Elle ne portait plus de cape, ses grandes ailes la protégeant efficacement du vent et du froid, mais une fourrure sombre couvrait tout de même ses épaules et le haut de son dos.
Le vent joua avec ses longues mèches sombres lorsqu'un courant magique s'agita juste derrière elle. Lorsque la déesse se détourna de sa contemplation du monde pour se retourner vers la longue route pavée, Arkyn se tenait juste là, apparu du néant. Le voyage n'avait duré que quelques instants et, comme lorsqu'il était arrivé dans l'archipel de Yanlei, il faisait face à un double de sa déesse tutélaire. Celle-ci s'avança de quelques pas, vêtue presque entièrement d'un tissu sombre proche du corps et chaussée, cette fois, de hautes bottes.
Surprenamment, étant donné la hauteur vertigineuse, il y avait peu de vent. Le froid, en revanche, était piquant et vif. Il aurait tôt fait de rougir un peu les joues de l'Alfe, mais rien qu'il ne connaissait pas déjà. L'endroit d'où il venait était, tout comme Pandemonium, suspendu à flanc de montagne. Mais la cité n'était pas visible de là où il se trouvait, encore dissimulé par les pics qui bordaient la longue route pavée de pierre sombre, où se succédait marches et terrains plats. Tout était sombre autour d'eux. La végétation, pourtant présente, n'avait que peu de couleurs. Seuls les braseros magiques, disposés régulièrement sur le bord de la route, offraient un tant soit peu de changement dans ce décor morne et inquiétant. Au loin, on pouvait entendre l'écho de l'eau se fracassant sur la roche, signalant la présence d'au moins une cascade à l'eau aussi cristalline que glacée.
― Bienvenue sur le continent de la liberté, mon champion.
Triniel étendit les bras, embrassant l'horizon du regard. Elle semblait différente. Se trouver si proche de chez elle semblait faire ressortir tout ce qu'il y avait de divin en elle. Une certaine fierté s'entendait dans le ton de sa voix, ainsi qu'un plaisir palpable. La déesse était heureuse de se trouver là en compagnie de l'Alfe.
― Pao et Djagathaï, les terres Orc et Voltaïs, s'étendent à nos pieds, reprit-elle en se tournant d'un quart vers l'Alfe, indiquant le sommet d'un geste. Et Pandemonium est au bout de cette route. Comment te sens-tu ? S'enquit-elle, les sourcils froncés, réellement soucieuse de connaître les pensées et sentiments de son champion avant d'entamer la courte ascension qui les attendait.