Lorsque les sorcières Alfes Sombres réduisirent la tribu Orc de Pao en esclavage, elles découvrirent que les Pao’Kai étaient un bétail peu coopératif et mal adapté pour leurs usages. Trops lourds, trop grossiers. Elles usèrent des secrets découverts par les Sans-Visages pour modifier les Pao’Kai afin de les rendre plus satisfaisants. Plongés dans les chaudrons des prêtresses ombrées, les Pao’Kai mutèrent et devinrent des humains, de parfaits outils et jouets pour les Nocturnes.

Une vaste majorité de ces humains resta la proie des Alfes Sombres, au coeur de leur vaste Empire occulté. Certains, néanmoins, eurent plus de chance. Dans le cas des Senaï, cette chance prit la forme d’un dragon ancestral : Vagha. Celui-ci, auparavant lié aux Alfes Sombres, prit ombrage de l’usage des secrets interdits des Sans-Visages et du pathétique de cette nouvelle race vulnérable, éphémère et esclave avant même d’être née.

Vagha rompit son alliance avec l’Impératrice Nocturne et attaqua la ville de Hy’Shal où de nombreux humains nouvellement nés se trouvaient entassés. S’appropriant ces hordes perdues et aux abois, le grand dragon quitta son nid ancestral pour guider les humains loin des terres des Alfes Sombres. Mais même pour un dragon, cette tâche était ardue et il ne fallut pas moins qu’un voyage sur un demi-monde de distance avant que les Alfes Sombres cessent leur poursuite.

Parvenus sur le continent désertique de Kadath, les humains purent enfin cesser de craindre leurs anciens maîtres, que l’insoutenable chaleur et l’intense clarté faisaient terriblement souffrir. Néanmoins, Vagha savait que leur nature fragile ne pourrait pas s’épanouir en un lieu tel que celui-ci, pas sans aide. Ayant déjà tant donné pour eux, le dragon effectua un dernier don. Il sépara son essence, en imprégnant les corps des humains et la terre autours d’eux.

Ainsi bénis, les humains purent affronter leur nouvel environnement avec quelques chances de s’en sortir et le don de Vagha ne fut pas en vain, car ils parvinrent à trouver leur place et prospérer au cours des siècles.













Les Senaïs sont un jeune peuple, en comparaison des Alfes ou des Orcs, et par cette jeunesse, leur histoire et cette isolation, ils se sont davantage tournés vers les dragons, vivant en symbiose presque parfaite avec les grandes créatures ancestrales sur ces terres où le feu règne en maître. Leur système sociétal a été motivé par leur lien avec ces créatures.

• Hierarchie
  
  L'individu le plus influent de la société Senaï est appelée Promise solaire ou Tlecóatl, il s’agit d’une femme entre 16 et 45 ans, qui sert de reine pour le peuple du désert. Cette femme est choisie car elle possède le pouvoir de communier avec l’esprit de Vagha, le dragon protecteur des Senaï, et partage donc sa sagesse. Elle peut venir de n’importe quelle tribu et caravane et elle est nommée à vie. Quand une Promise Solaire meurt et que la cérémonie rituelle de son départ est achevée, les sages parcourt les tribus à la recherche de la nouvelle élue.
  
  La Promise Solaire possède un grand pouvoir, car elle décide du sort de son peuple, applique les réformes et peut être demandée pour trancher lors de litiges sérieux. Elle n’est pas seule, cependant, dans son office. Les Sages ou Tleyotl servent de conseillers et de ministres et les chefs de caravanes ou Yaotl d’exécutifs. De plus, la Promise solaire peut nommer à tout moment des Tlepac ou Experts pour accomplir une ou plusieurs missions spécifiques. Ces postes sont pourvus selon un système Epistocratique, soit un système qui donnera priorité aux individus maîtrisant le mieux les sujets traités.
  
  La seule exception à cette idéologie concerne les Izel ou Chevaucheurs. Il s’agit de Senaïs ayant été choisis par un dragon afin de nouer un lien de coeur. Ces choix étant entièrement effectués par les dragons concernés, les Izels peuvent très bien être des individus droits et qualifiés comme des enfants ou des fous. Le choix effectué par le dragon n’est pas contesté, cependant, car ce n’est pas la place des Senaïs de le faire. Ces individus exceptionnels représentent la principale défense du peuple du désert en dehors de leur environnement naturel. Tous ne désirent cependant pas la guerre.
  
  
• Union draconique
  
  Le peuple Senaï vit en totale harmonie avec les dragons de Kadath. Ils sont leurs protecteurs, leurs frères, leurs amis et leurs dieux. Les caravanes qui parcourent le désert voyagent uniquement à dos de dragon, ceux-ci participant de la vie quotidienne, une caravane Senaï se constitue donc à la fois d’humains mais aussi de créatures ailées, par dizaines pour les plus imposantes.
  
  Le peuple du désert entretient une étroite communion avec les dragons, s’imprégnant de leur sagesse comme de leur férocité, de leur besoin de liberté. Ils savent faire corps avec eux, endurant le soleil cuisant, le vent dans les hauteurs quand ils volent. Ils sont passionnés et souvent directes, avec de forts caractères. Capables de se passer de viande pendant des semaines, au besoin, ils apprécient néanmoins énormément la chasse.
  
  Les Izels de par leur lien particulier avec les dragons, sont considérés avec le plus grand honneur, voir comme des demi-dieux.
  

Une famille Senaï est constituée de la famille humaine de sang, avec à sa tête un patriarche ou une matriarche (le rôle n’est pas discriminant par le genre) ainsi que d’un ou plusieurs dragons. Le concept de famille est étendu, cela signifie qu’il comprend même les parents de sang les plus éloignés et ténus. Une caravane est constituée de plusieurs familles différentes, dont les membres sont hiérarchisés en fonction de leur importance autant que de leur sang (à comprendre qu’un membre de la famille d’un Sage, par exemple, s’il n’est bon à rien, sera en bas de l’échelle).

Au sein des caravanes, les relations homosexuelles sont mal vues, même si elles existent. Les relations hétérosexuelles sont mises en avant, de même que le mariage qui est une chose importante, une institution sacrée. Le mariage est cependant vu comme un contrat plus qu’un vœu éternel et il est limité dans le temps. Les époux décident d’un commun accord de la durée de leur mariage et peuvent le renouveler s’il fonctionne bien. Un mariage peut être effectué par intérêt ou par amour et les démonstrations d’affection en public sont parfaitement acceptées.

Les enfants sont éduqués par la communauté entière au sein d’une caravane et partent tous avec les mêmes chances. Ils se spécialisent ensuite selon leurs affinités.


Les Senaïs ont vécu longtemps en totale isolation et restent encore aujourd’hui en marge de la communauté de Teos. Ils vivent en totale communion avec les dragons de Kadath et respectent tous les dragons de façon générale. Ils détestent les Alfes Sombres avec passion, en raison du passé de leurs races. En revanche, ils acceptent de façon assez neutre les Orcs et les Hauts Alfes, et apprécient les Alfes Verdants. Les Angyals sont sujets de curiosité et de méfiance, car vu comme des dieux alors qu’aux yeux des Senaïs les seuls dieux existant sont les dragons. Les Morts-Vivants sont clivants à leurs yeux et s’ils tolèrent les spectres et les vampires, les autres sont très mal vus.
Il faut cependant noter que de façon générale, les Senaïs se rangeront à l’avis des dragons et pourront mettre de l’eau dans leur vin pour certains individus.